Un vrai bonheur de retrouver la jolie salle soleuroise lovée au bord de l’Aar, à dimensions humaines et taillée sur mesure pour une communion entre les artistes et le public avec sa scène à bout portant. L’affiche était belle pour un « double bill » de deux fleurons suédois de hard FM.
ECLIPSE ouvre les feux dans un Kofmehl quasi comble avec « The Hardest Part Is Losing You », titre de leur dernier très bon album fraîchement paru (« Megalomanium », Frontiers Records). La réponse du public est instantanée, premiers rangs composés de fans fidèles en rangs serrés comme des oignons. Habile panachage de classiques du groupe et de titres du nouvel opus dont l’émouvant « Anthems » qui sonne très Dare / Thin Lizzy, avec un début acoustique puis montée en puissance. ECLIPSE est un groupe qui donne la pêche, tempos enlevés, belles mélodies soignées, refrains repris en chœur par le public. Très jolie version acoustique de « Battlegrounds » qui vaut bien l’original. Le concert s’achève dans l’euphorie avec l’inévitable hymne « Viva la Victoria » qui fait littéralement chavirer l’assemblée du Kofmehl.
A peine le temps de changer de scène que H.E.A.T. investit la scène avec un Kenny Leckremo retrouvé et déchaîné. Membre fondateur du groupe, le chanteur avait dû mettre sa carrière entre parenthèses suite à des problèmes de santé pendant près de dix ans avant de réintégrer H.E.A.T. en 2021, Erik Grönwall ayant rejoint Skid Row. Kenny parle d’une tentative de rédemption et se projette comme une force pour le futur. Sa débauche d’énergie est telle qu’il n’a pas hésité à nager dans l’Aar, juste derrière le Kofmehl, quelques heures avant le concert. Sur scène, on a plaisir à le voir tout sourire et évoluant tel un fauve, à la manière de Bruce Dickinson. Là aussi, la setlist est bien composée avec des titres de presque tous les albums, dont le dernier en date, « Force Majeure » (earMusic) paru en 2022. Le concert commence d’ailleurs avec « Demon Eyes » de cet opus, suivi d’un irrésistible « Rock Your Body » qui rappelle les années d’or de Def Leppard. Vient ensuite « Hollywood », probablement le meilleur titre de « Force Majeure », taillé pour le live. « Downtown », mid tempo, ramène à un hard FM classique à la Journey ou Night Ranger, que de bons souvenirs. Les classiques s’enchaînent pour le plus grand plaisir des fans qui n’ont pas lâché les premiers rangs. Les soli de Jimmy Jay à la six cordes, limpides et aériens, nous invitent à un décollage immédiat. Mention plus plus pour un « Beg Beg Beg » d’anthologie où Kenny joue avec le public et un très pêchu « Dangerous Ground » qui donne des fourmis dans les jambes des fans. Final en beauté avec le très mélodique « Living on the Run » et « A Shot of Redemption » repris ad libitum par l’assemblée.
Avec deux super groupes pour le prix d’un on peut vraiment dire que le public en a eu pour son argent.