C’est un fait. Lorsqu’un groupe décide de faire évoluer sa musique, d’effectuer un changement radical ou d’explorer de nouveaux horizons, ça passe ou ça casse. Soit les fans adorent, soit la vindicte populaire s’abat sur le combo qui a osé tenter de nouvelles choses, ou des œuvres plus grand public (Coucou Machine Head).
C’est donc le pari risqué que s’est lancé le combo Californien de Earthless. Fondé en 2001, fort de 3 albums studio dont le dernier en date, »From The Ages », sorti en 2013 et qui est une petite pépite, le trio officie habituellement dans un Rock Psychédélique aux relents de Desert Rock qui fleurent bon le désert de Sonora. Et surtout, leur musique est essentiellement instrumentale, le chant n’apparaissant qu’à de très rares occasions.
Sauf que.
Pour ce nouvel album, un besoin de renouveau s’est fait sentir du côté de San Diego. Exit les fresques planantes de 15 minutes sans vibrations d’une seule corde vocale. Lorsque l’on écoute « Black Heaven », c’est face à du Hard Rock 70’s, tout de même matiné de psyché, des solis sortant de partout et nulle part à la fois, et surtout à la voix de Isaiah Mitchell, guitariste du combo, qui n’est pas sans rappeler un certain Robert Plant. Et les morceaux sont TRES courts pour du Earthless, pas plus de 8 minutes (oui ça peut paraître énorme pour certains d’entre-vous, mais je vous assure que c’est court!)
Le premier morceau, « Gifted By The Wind », est d’ailleurs celui qui nous fait le plus plonger dans les années fin 70/ début 80. La guitare rythmique , qui fait un peu penser à Shout At The Devil et la Talkbox présente au milieu du morceau font passer ce morceau pour un Jam de Motley Crue et Peter Frampton sous acides.
Les autres morceaux sont à l’avenant. Le riff principal de « End To End » est groovy as hell et les solis fusent de guitares torturées jusqu’à la limite de la décence. Seul le dernier morceau, « Sudden End », nous offre un instant de répit avec une ballade dans un style inspiré du rock sudiste, mais pas que…
Alors c’est sûr, ce nouvel album en déstabilisera plus d’un. Certains fans vont crier au scandale, et moi-même j’étais sceptique à la première écoute. Et puis on découvre toute la subtilité de cet album au fur et à mesure, et on apprend à l’aimer. Ce n’est pas en faisant toujours la même chose qu’un groupe réussira à innover, et heureusement que certains prennent des risques. Et puis rester coincé dans un seul style peut lasser l’artiste parfois, et il n’y a rien de pire qu’un artiste qui s’ennuie en jouant sa musique. Alors merci Earthless pour ce petit bol d’air frais d’il y’a 40 ans!
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