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Dragged Into Sunlight + Schammasch – Le Romandie, Lausanne – 19 novembre 2014

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Schammasch a ouvert la soirée dans une brume de fumée et de vapeurs d'encens

 

Schammasch a ouvert la soirée dans une brume de fumée et de vapeurs d'encens
Schammasch a ouvert la soirée dans une brume de fumée et de vapeurs d’encens

C’est devant un public plus clairsemé que celui du Helvete Underground quelques semaines auparavant que Schammasch débute son show. Le combo à la carrière en pleine ascension ne lésine pas sur les moyens : vapeurs d’encens embaumant la salle, fumée, lumière tamisée, piques menaçantes cerclées d’os à l’allure véritable, bougies, … De quoi relancer le débat ‘Est-ce que le visuel est important lors des concerts ou seule la musique compte-t-elle ?’ Il suffira d’entendre un fan de Muse parler d’un de leurs concerts pour se convaincre que parfois, le visuel fait carrément tout.

Les membres du groupe eux-mêmes ont adopté la tenue de soirée : longs manteaux, visage grimé entièrement noir (plus de peinture blanche faut croire, mais ça fait un effet spectral original !), et … sandalettes ? Il doit sûrement y avoir un signification occulte derrière ces étonnantes tatanes, vu la tournure que prend leur show. Certains les décrivent comme le ‘Behemoth helvétique’, pourtant, en comparaison des Polonais, leur tempo est sans cesse maintenu en laisse, amenant leur black pesant à lorgner du côté d’un doom metal torturé. Tempo lent + morceaux longs, on ne peut s’empêcher de subir des retombées d’enthousiasme. Bilan mitigé jusqu’aux deux tiers du show, où Schammasch risque des blastbeats puissants, apportant un élan de revitalisation dont profitent également les guitares, plus inspirées. Une prestation en crescendo.

Par conséquent, lorsque Dragged Into Sunlight est appelé à la barre, celle-ci est déjà plutôt élevée. Ils n’en ont cure et déversent dès leur arrivée une show d’une violence exceptionnelle, mais qui s’avère étonnamment moins étouffant que sur cd, où une production souillée apportait sa touche à la mission ‘destruction d’oreilles’. En concert, le combo anglais se dévoile ainsi sous une nouvelle perspective, plus brute, plus authentique. À la différence de certains groupes à la violence réputée, même lorsqu’ils sont bien installés comme Anaal Nathrakh, Dragged Into Sunlight ne laisse jamais l’oreille se reposer sur un riff confortable, préférant la malmener dans une tourmente chaotique. Et lorsque ce maelstrom se pose sur un pesant interlude doom, c’est comme si nos tympans s’alitaient sur un lit de clou, au vu du penchant du groupe pour les larsens et l’inconfort. Une prestation brute, éprouvante, plus brève que Schammasch – ou alors c’était l’effet qu’elle produisait – mais mémorable.

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