DOZER – Dans la bulle Dozer

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C’est le dimanche en milieu d’après-midi, dernier jour de cette seizième édition du Hellfest, que Daily Rock s’octroie le luxe d’interviewer les suédois de Dozer. Tommi (guitare) et Frederik (guitare) nous parlent de leur rupture et de ce qu’ils sont devenus depuis. De l’eau a coulé sous les ponts et le Covid est passé par là. Mais pour une fois, alors que celui-cicréait des barrières entre les gens qui s’aimaient, le virus a favorisé la réunion de ces amis de longue date. Leur identité, ils l’ont désormais trouvée. Et il semblerait qu’entre eux, c’est (re)parti pour durer.

C’est votre deuxième fois au Hellfest. Comment s’est passé le concert aujourd’hui ?

Tommi : La première fois, c’était sous 40°C, dans la tente de la Valley. Aujourd’hui, on était plutôt sur une ambiance suédoise : toujours aussi chaud, mais on respirait. Cette nouvelle scène est incomparable !

L’ambiance en plein air de la nouvelle Valley est complètement différente de la tente sous laquelle on avait l’habitude d’écouter du stoner, lors des années précédentes… Ça change !

Frederik : Oui, absolument. Normalement, on est dans une ambiance plus tamisée.

Tommi : Je pense que jouer sous une tente est effectivement un peu plus adapté, car cela créé une atmosphère vraiment propre au stoner. On ne fait pas directement face à la lumière du jour. Puis on n’est pas jojos, il faut nous cacher des yeux de tous (rires) ! Mais le bon côté des choses, c’est que, grâce au vent, on avait plus d’air pour jouer.

Frederik : Tu as clairement plus de chances de te vautrer quand c’est aussi lumineux dehors. Mais la foule a été tellement présente et formidable…

Tommi : Oui, en fin de compte, si tu assures le job, que tu es content de ton concert et des morceaux que tu as joués, le reste n’a plus d’importance. Tout est une question d’énergie et de fun. Et personnellement, qu’importe le cadre, je prends un vrai plaisir sur scène.

Justement, comment avez-vous ressenti l’énergie du public lors de ce concert ?

Tommi : Pour avoir joué si tôt, on a été impressionnés de voir autant de foule s’amasser devant nous.

Frederik : Il ne faut pas oublier qu’en jouant le dernier jour, normalement, les gens sont fatigués mais ça ne les a pas empêchés d’être incroyables !

A part le line up, qu’est-ce qui a changé pour vous depuis les débuts de Dozer en 1995 ?

Tommi : La couleur de notre barbe ! (rires) Finalement, pas tant de choses que ça… Ok, nous avons une famille et des enfants, maintenant. Mais quand on se retrouve pour répéter, c’est à peu près pareil qu’avant !

Frederik : Je pense qu’on est devenus de meilleurs compositeurs.

Tommi : C’est vrai ! A nos débuts, on était excités dès qu’on réussissait à créer quelque chose. On s’en émerveillait vite alors que cela nous avait pris cinq minutes pour composer un morceau ! Maintenant, je pense beaucoup plus, donc tout me prend deux fois plus de temps.

Frederik : Le défi c’est justement de réussir à déconnecter ton cerveau pour ne pas trop te noyer dans tes pensées. Aujourd’hui, on sait qui on est, on est plus « nous ». On a trouvé notre vraie identité.

Tommi : Même après notre longue pause, on s’est retrouvés avec simplicité, comme si rien n’était arrivé. Mais je me suis dit « comment sommes-nous censés sonner maintenant ? ». Et après deux mois, tout s’est enchaîné naturellement.

Frederik : C’est comme te remettre avec un(e) ex. Tu ne sais jamais vraiment ce que cela va donner. Mais finalement, tu te dis « Ok, c’est mieux maintenant » !

Vous êtes-vous manqués ?

Frederik : C’est à peu près la raison principale de notre retour.

Tommi : On habite tous dans la même ville Borlänge (Suède). Même quand on ne jouait plus, on se retrouvait chaque année au moins une fois ou deux, le temps d’une soirée. Puis un jour, l’alcool aidant, on s’est dit « on doit à nouveau faire quelque chose ensemble ». Et le Corona est arrivé. On avait du temps à disposition.

Frederik : Je ne dirais pas qu’à ce moment-là, j’étais déprimé. Mais, tu le sais autant que nous : on ne pouvait pas sortir, on ne pouvait pas aller voir de concerts ou même passer du temps en famille. Donc la pandémie a contribué à nos retrouvailles. Même si c’était compliqué de répéter durant le Covid…

Tommi : …Notamment pour Olle, notre ancien batteur qui habitait dans une autre ville. D’un commun accord avec lui, et par la force des choses, on a donc commencé à répéter avec Sebastian de Greenleaf (ndlr. le side project de Tommi). Olle a donc fini par quitter le groupe.

Reparlons un peu du cœur de votre travail. Pour vous, quelle est la définition du stoner ?

Tommi : Pour être tout à fait honnête : je n’en sais rien du tout. Dozer existe parce que Kyuss a existé. Finalement, aujourd’hui, la scène stoner est très large. On a tendance à tout rassembler dans cette sphère alors que les groupes sont très différents les uns des autres. Finalement, je ne sais plus vraiment ce que c’est que le stoner.

Quels sont vos groupes de stoner favoris en 2023 ?

Tommi : Un groupe novégien de Bergen, Slomosa. Ils sont à part et font du son à l’ancienne, même si c’est un groupe récent.

Frederik : Rotor, un groupe allemand.

Avant de passer au jeu des questions surprises, vous avez une exclu à nous donner ?

Tommi : (trop content de pouvoir parler de son sideproject) Greenleaf sortira un nouvel album l’année prochaine !

READY TO PLAY ?

En festival, on aime bien jouer avec les artistes. Le but du jeu est simple : chaque membre doit piocher un des papiers disposés devant lui et répondre à la question surprise qui est inscrite dessus.

Quel est ton plaisir coupable ?

Frederik : Je suis un très grand fan d’ABBA ! Toutes les femmes devraient écouter « The winner takes it all ».

Si tu gagnais au loto, que ferais-tu avec l’argent ?

Tommi : (rires) On parlait justement de ça hier ! Car on a misé 10€ chacun pour jouer ensemble à l’Eurojackpot. On pouvait gagner un million ! Evidemment, on n’a pas gagné… S’en est suivie notre arrivée au Hellfest. Je précise que Dozer n’a pas de van et la plupart du temps, on nous demande de partir une heure après le show. Et ici, sur la porte de nos backstages, il y avait marqué « Dozer, Please leave at 1 a.m. ». C’était encore plus beau que de gagner au loto !

Photo Floriane Piermay

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