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Nous sommes en 1992 dans un grand stade parisien, et les Guns prennent place devant une foule déjà acquise à leur cause. Placé à l’arrière de la scène, Dizzy Reed savoure son âge d’or. Appelé par le groupe deux ans plus tôt, il fut un élément important du nouveau son des Guns qui, après des mois de silence assourdissant, ont enfin donné une suite à  »Appetite For Destruction ». La violence des débuts côtoyait désormais un hard-rock plus sophistiqué, grandiloquent, et taillé pour les stades.

Les deux  »Use Your Illusions » n’étaient pas parfaits mais sur scène, les mélodies mélancoliques de « Don’t Cry », « Civil War » ou encore la reprise de « Knockin’ on Heaven’s Door » hypnotisaient les foules fanatiques. Perché sur une estrade au fond de la scène, Reed savourait son nouveau statut de géant du hard-rock. Et puis, après un album de reprises vite oublié, l’histoire s’est terminée aussi vite qu’elle avait commencé. Tiraillé entre les envies de retour aux sources de Slash et les ambitions modernistes d’Axl Rose, le groupe originel a fini par exploser après qu’Axl se soit approprié son nom.

Conscient qu’il doit sa gloire passée aux envies d’expérimentations d’Axl, Dizzy Reed le rejoint en 2008 pour donner naissance au monumental projet de l’ex-chanteur des Guns. Présenté comme le retour tant attendu des Guns, l’album ne garde que le nom du groupe et deux de ses membres. Il restera néanmoins dans les mémoires comme l’un des albums les plus chers jamais produits, avec un budget d’environs 13 millions de dollars.

Après des ventes décevantes dues à un son sophistiqué, bien loin de la hargne des Guns originels, Dizzy Reed refait parler de lui en formant les Dead Daisies en 2012. Mais là encore, la gloire n’est pas vraiment au rendez-vous et après deux albums sans succès, Reed est appelé pour participer à la reformation des Guns originels.

Visiblement requinqué par ce retour aux sources, le claviériste en profite pour sortir son premier album solo en février de cette année. Mais le résultat semble plombé par la nostalgie de son géniteur, et son désir évident de renouer avec le grand public.

La production annonce la couleur dès les premières secondes de l’album. Postée au premier plan, la voix de Reed, souvent aidée par des chœurs se voulant fédérateurs, semble vouloir rivaliser avec le lyrisme forcé de Bon Jovi. Les guimauves telles que « Fragile Water » ou « Mystery in Exile »sont d’ailleurs dignes des pires bluettes pop-rock des années 80. Masquée par un leader qui peut enfin faire passer son clavier et sa voix au premier plan, la guitare mouline souvent dans le vide, pendant que la batterie se fait discrète. Cette relative discrétion du guitariste ne fait que souligner sa tendance à singer Slash, sans être capable de d’atteindre le même niveau d’efficacité.

Tout n’est pourtant pas à jeter, et quelques riffs sortentdu lot, comme l’intro binaire de « Dirty Bomb »,ou celle plus tonitruante de « Reparation ». « This Don’t Look Like Vegas » parvient même à arracher quelques hochements de tête, mais le tout est noyé par une production trop pop et polie.

Comme Dizzy Reed le dit dans le titre :Rock’N’Roll Ain’t Easy. Et ce n’est pas cet album qui contredira cette affirmation. À une époque où les Guns fêtent leur retour en grande pompe, Rock’N’Roll Ain’t Easy ressemble à un argument envoyé à Axl Rose pour que celui-ci donne plus d’importance à son claviériste : espérons que celui-ci ne l’ait pas entendu.

https://www.facebook.com/DizzyFnReed/?ref=br_rs

 

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