Le quatuor canadien revient de loin. Entre des tensions fatigantes et une certaine propension à l’automutilation, c’est un virage radical et une tournure optimiste que le groupe de grunge prend désormais. Leur nouveau bébé ‘Heaven’ nous montre une lueur fuzz au bout du tunnel.
‘Heaven’ semble dire : ‘prend soin de toi, émancipe-toi’. Ce n’est pas un message facile à formuler. Comment vous y êtes pris? C’est difficile à expliquer, le processus était extrêmement pénible. Le but de cet album est d’offrir de l’espoir et des encouragements à quiconque passe par une période difficile. Mais pour pouvoir taper juste, il faut également connaître les ténèbres. Et c’est ce que nous avons cherché à recréer : ce côté sombre, et cette lumière qui nous attire. Il y a eu beaucoup de coeurs brisés, de pertes, mais je suis très fière que Dilly Dally en soit sorti indemne!
Les paroles de ‘Sober Motel’ expriment bien cela : ‘Quand je suis sobre, mon âme hurle’, comme ces fantômes qui ne disparaissent jamais.
Oui, et ma façon à moi de gérer ma santé mentale, c’est de tout noter dans un petit journal. C’est une façon très simple et extrêmement efficace de se retrouver face à soi-même et être honnête sur une situation qui peut s’avérer assez néfaste. Plus tu écris, plus tu as envie d’écrire sur tout ce qui se passe dans ta vie et être le narrateur de ta propre histoire.
’Heaven’ est tout de même plus sombre que votre premier album ‘Sore’. C’est parce que vous devenez plus vieux et plus expérimentés ?
Pas faux ! Nous ne sommes pas aussi énervés qu’à l’époque. Plutôt que de s’énerver face à une situation, nous avons désormais tendance à faire la paix avec ce qui nous dérange. Sauf la tristesse dans ton coeur : ne la combat pas, elle va passer, tu vas la surmonter.
Si vous pourriez tout recommencer, que changeriez-vous ?
Tout recommencer ? Oublie ! Il faudrait revivre toute cette douleur. Je l’ai déjà fait, je repasse pas par là ! (rires) Nous partons sur une nouvelle route !
Qu’est-ce que cela représente pour toi d’être une musicienne dans le monde actuel ?
C’est tout ce que je connais. Répéter dans notre local à Toronto, rencontrer tes amis musiciens, rêver de la prochaine chose à faire. Tous les réseaux sociaux et autres trucs à faire n’est rien d’autre qu’une perte de temps entre une répète et un concert.