Avant que ne débarque les gros raouts estivaux le PopRock Festival de Gilly vient se glisser tout en souplesse dans l’agenda printanier, comme une sorte de retour en douceur après une hibernation fort reposante. Il y a la quiétude du lieu entre vignes et lac, la chaleur du hangar tout de bois vêtu où se love la grande scène et, pour alimenter la machine, les inévitables délices papillaires se baladant selon les goûts entre poissons du lac, fromages locaux, momos népalais et mousse d’un bon Dr vaudois. Et avec l’option de laisser l’espace de la seconde scène à une seule formation par soir, les organisateurs proposent une recette copieuse.
En ce vendredi 26 mai, la petite scène était tenue fièrement par les Neuchâtelois de Reborn avec leur approche aussi dense que poussiéreuses d’un rock très seventieth. De son côté la grande scène accueillait un trio de formations dont les différentes natures du rock ont fait grimper la température par paliers. Echauffement avec les bondissant Genevois de Spit Reckless dont les effluves hard donnaient autant le sourire que leur punch et leur incessante envie de partager le moment avec le public. Une fois en jambes, les Biterrois de Fabulous Sheep pouvaient faire se durcir le ton, osant revendications punks, mélodies pop, effluves de rap ou valses mélancoliques, dans un mélange à l’énergie très communicatrice. Le parterre était prêt pour se laisser porter par le groove et les long solos de DeWolff. Au croisement du blues et du psychédélisme, le trio néerlandais a fait preuve d’une maîtrise des voix et du power trio hors norme, laissant s’envoler sa musique très haut dans le ciel. On aurait bien aimé que cela se poursuive encore un peu avec un dernier rappel. Mais c’est le printemps il faut laisser le public se réveiller.