Mascot Records/Musikvertrieb
Là-haut, dans un recoin du comté de Colbert, Alabama, il y a une ville qui doit son nom à une zone de la rivière Tennessee où les moules se rassemblent. Disons plutôt se rassemblaient parce que grâce à l’humain, de moules il n’y a plus, elles ont toutes été mangées. Reste le nom, Muscle Shoals, et une grande histoire, celle de la soul et des deux studios d’enregistrements qui ont accueilli bien sûr les Swampers, ceux du « Sweet Home Alabama » de Lynyrd Skynyrd, mais aussi la crème des musiciens, d’Aretha Franklin à Wilson Pickett en passant par les Rolling Stones, Dylan et les Black Keys. Alors imaginez quand DeWolff a eu la possibilité d’y enregistrer, l’opportunité était belle pour les trois lascars d’encore un peu plus faire vivre cet héritage musical. Et quelle meilleure occasion que d’offrir un prolongement à « Love, Death & In Between » dont les effluves rythm’n’blues avaient déjà dévoilé une facette moins rock des Hollandais.
Alors oui, le vent chaud et moite de la soul traverse tout l’album. Il y a du groove, des pulsions funk, des mélodies limpides, des chœurs lumineux, des vagues jazzy et même ce brin de moiteur qui fait transpirer les rythmiques. Sans oublier que le rock est quand même bien là, et que la wah wah et la fuzz sont les meilleurs amis du solo de guitare. Pourtant, autant le début de l’album réjouit et donne la patate, une forme de lassitude gagne en seconde partie, comme si à trop vouloir se glisser dans tous les recoins de la mémoire de l’histoire de la musique, le groupe avait fini par ne plus savoir comment s’évader. [YP]
Note: 3/5