C’est à se demander si l’absence de voix stimule la créativité des groupes, puisque de Russian Circles à Ølten en passant par le titre d’ouverture de cet EP, on se fait chaque fois avoir à prendre son pied sur ces montées progressives et mesurées. À tel point qu’en découvrant une voix très posée sur le second morceau, c’est presque à regret qu’on sort des rêveries enfantées par l’instrumentalité. Ça permet toutefois à Devon de ne pas s’aligner dans ce qu’on soupçonne de devenir un véritable phénomène de mode, et lorsque le chanteur risque de rares incursions en growls, on s’avoue carrément convaincu. Toutefois, grattes et percussions portent sans doute l’essentiel de l’âme de cet EP, qui risque de souffrir, en plus de son inévitable brièveté, d’un chant peut-être trop souvent timide.