C’est un 9ème album explosif que DEFTONES nous livre en ce 25 septembre 2020, quelques 20 années après le fameux « WHITE PONY ». Retardé pour les raisons que nous connaissons, OHMS arrive enfin comme un cheveu sur la soupe du rock’n roll !
Et le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe ne s’est pas endormi sur ses lauriers et envoie encore une fois du lourd.
Le retour de TERRY DATE, le producteur des 4 premiers albums de DEFTONES, et non des moindres dans l’histoire du groupe (ex : AROUND THE FUR, WHITE PONY »), y est sûrement pour quelque chose. Inexorablement l’influence émotionnelle vient de cette collaboration qui n’avait pas été renouvelée depuis 2013 au moment de la perte du bassiste CHI CHENG.
Et puis sur le plan collectif c’est aussi un album qui marque le retour de la collaboration au sens plus large du terme. Tous les membres se sont alors reconnectés après le décevant « GORE » qui les avait divisés comme jamais.
Mais DEFTONES regarde toujours vers l’avant sans jamais renier ses racines. On retrouve ici cette rigueur artistique et ce jeu singulier qui caractérise ce groupe qui est l’un des plus notoires du métal alternatif. « L’un des objectifs que nous avons lorsque nous faisons un disque est de ne pas faire la même chose. Lorsque nous commençons un album, nous ne décidons pas quel genre d’album nous voulons faire, ce que nous faisons c’est d’essayer d’élargir ce que nous avons fait avant sans le répéter » explique CHINO MORENO.
Mais rassurez-vous, la fureur de Deftones n’a pas diminué au fil des ans même après 30 années. On retrouve simplement un peu plus de drame et d’émotion dans les paroles.
OHMS est un album palpitant et émouvant. On y reconnait d’emblée l’empreinte DEFTONES et l’alternance de morceaux tantôt puissants, tantôt sensibles. Un brillant mélange de riffs musclés et de synthés organiques. Des passages atmosphériques nous font décoller vers de hautes sphères dignes de THE DOORS ou encore de PINK FLOYD tandis que la voix hurlante de MORENO nous renvoie à la puissance du métal. Des morceaux comme « GENESIS » qui ouvre le bal ou encore comme « The Spell of Mathematics » annoncent la couleur de cette diversité incroyable.
Un mélange des genres qui cohabitent sans l’ombre d’une fausse note.
Seules des paroles plus sombres peuvent quelque fois surprendre comme dans le titre éponyme « Ohms » : « nous sommes entourés de débris du passé et il est trop tard pour faire changer les choses. On se noie dans cette terrible mer pleine de regrets » ou encore dans « Pompeji » : « Dans la rue le comportement violent. Dans le chaos où il fait chaud, les présages noirs appellent notre cage ».
Des mots qui font largement échos à cette période sombre qu’est 2020 mais avec une telle musique comme B.O. on en oublie presque la lourde et pesante ambiance actuelle.
Deftones nous livre encore une fois du grand Deftones à la fois nostalgique et envoûtant mais aussi terriblement efficace et rentre dedans.
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