C’est dans le cadre du superbe festival Guitare en Scène que Dave Stewart (la moitié créative de Eurythmics) a donné la seule interview hors RTS…à notre cher Daily Rock ! Il arrive dans le local d’interview juste après son show, en training Adidas avec chapeau sur la tête, Vodka Martini (avec DEUX olives) dans une main et une jeune assistante qui le suit avec une bouteille de Vodka glacée pour les refills. Plus Rock ‘n’ Roll tu meurs !
Merci de donner un peu de ton temps à Daily Rock ici à Guitare en Scène. Tu as fait une tournée aux Etats-Unis en début d’année, maintenant de retour en Europe et tu as joué ce soir à Guitare en Scène. Comment se passe la tournée ?
Depuis Octobre ou Novembre de l’an dernier, nous avons fait près de cinquante concerts avec le même groupe, mais ce soir, c’était le dernier de cette période. Oui, c’est super, le groupe est génial, ce sont toutes des musiciennes fantastiques, nous nous entendons très bien. C’est très important, vous savez, le feeling en sortant de scène.
Qu’est-ce qui te plaît le plus quand tu joues dans un festival aussi petit mais aussi connu qu’ici ? Et comment as-tu entendu parler de guitare en Scène ?
Vous savez, j’aime tout. Hier, nous avons joué devant un énorme public extérieur, et je ne sais pas combien de personnes il y avait (NDLR : Niewpoort Beach Festival en Belgique). Parfois, je joue dans un petit club, parfois dans une arène ou un stade. Cela ne me dérange pas. On peut toujours donner une impression d’intimité, même si on est dans un grand endroit, comme avec un miracle d’amour ; un solo de guitare acoustique et vous pouvez faire en sorte que tout le monde se sente comme dans un petit club !
Et quelque chose de spécial que tu as aimé ce soir, quand vous avez joué ?
Eh bien, je rigole toujours avec le groupe ; et quand on est sur scène, on vibre les uns avec les autres. Mais Vanessa (NDLR : Amorosi, chanteuse Australienne) est une chanteuse extraordinaire. Alors quand elle est tombée à genoux et qu’elle a atteint cette note très haute, j’ai aimé voir la réaction du public. Ils étaient comme, « Haaa » en laissant leur bouche ouverte. Et l’harmoniciste, Indiara Sfair du Brésil est époustouflante. Tout le monde est un grand musicien, alors on s’amuse toujours bien.
En parlant de ton groupe très talentueux, comment as-tu choisi tous les membres ?
Je suis allé sur Instagram et il y a un truc qui s’appelle DM direct message ; j’ai donc envoyé un message direct à chaque membre. Ils ne se connaissaient pas. Je les voyais jouer sur Instagram, j’ai donc envoyé un message direct à chacune. Vous savez, elles sont venues de partout. Indira est venue du Brésil, Vanessa est venue d’Australie. Je leur ai juste envoyé un message et j’ai dit séparément : « hé, vous voulez faire quelques concerts ? » C’est comme ça que j’ai fait.
Et comment est-ce qu’elles ont réagi ? Je veux dire, est-ce qu’elles ont cru que tu étais le vrai Dave Stewart et pas un fake ?
C’est la première question qu’elles ont posée. Eh bien, il y a toujours de faux comptes, vous savez, mais très vite j’ai dit et bien faisons un FaceTime, parce qu’alors vous parlez à la vraie personne. Et c’est ce que l’on a fait.
Ton dernier album, « Ebony McQueen » a maintenant deux ans. Es-tu satisfait du résultat final et des réactions reçues jusqu’à présent. Et la question est : n’y avait-il pas un projet de comédie musicale qui l’utilisait?
Vous voyez, je n’ai jamais voulu faire un album, mais seulement un Box-set parce que ce sera un film. Le film sera réalisé par Shekhar Kapur, qui a réalisé le film « Elizabeth » avec Cate Blanchett, puis a réalisé « What’s Love Got to Do With It ». Le film sera à propos de moi adolescent : je voulais jouer au football pour Sunderland et puis quelqu’un m’a cassé le genou. Et ça parle du moment où j’ai découvert la musique. Il existe une comédie musicale qui s’appelle « Billy Elliot », ce sera un peu comme ça, mais il s’agira de musique, pas de danse.
En général et pour cet album, comment écris-tu les chansons ? Tu as une si longue carrière, tu as toujours des idées en tête et tu décides : ok, cette année je vais faire ça ?
J’ai beaucoup à faire en même temps, alors je ne me dis pas que je vais m’en tenir à ça. J’ai plein de choses en cours, et c’est comme une drôle de petite course pour savoir laquelle va remonter à la surface ; et quand l’une d’entre elles remonte à la surface, je me concentre dessus pendant un moment. Mais je travaille aussi avec d’autres artistes, je viens de produire l’album de Daryl Hall, son nouvel album qui vient de sortir, mais aussi beaucoup, beaucoup d’autres choses.
Pour la fin de l’année, par exemple, tu as des projets spéciaux ?
Eh bien, le film qui va être tourné dans ma ville natale, réalisé par Shekhar Kapur et qui concerne mon adolescence. Et puis il y a un court métrage que j’ai tourné en Italie et qui s’appelle « Who to Love », avec une actrice qui s’appelle Greta Scarano et aussi avec Mokadelic, le groupe italien qui a fait la musique de la série télévisée Gomorra. Je vais faire de ça un long métrage. Et j’ai aussi un certain nombre d’autres projets de ce genre.
Et peut-être pour terminer, as-tu quelque chose à dire à nos lecteurs ?
Je pense que l’industrie de la musique a ruiné à peu près tout ce qui a trait à la musique rock et à la musique en général parce qu’elle a été mangée par des grandes entreprises qui ne font que suivre les annonceurs. Et la radio est devenue très générique. Je pense donc que plus il y a de jeunes groupes qui se lancent et qui vont jouer localement dans un rayon de 30 km, comme à l’ancienne, mieux c’est.
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Jean-David Jequier