Il aura fallu presque un quart de siècle aux peinturlurés Suédois pour pondre un album dont le titre ne soit pas rédigé en latin de cuisine, sans pour autant qu’ils recourent à leur langue maternelle. Une sixième livraison que les fans avaient attendu moult années : patience payante, au vu de la qualité des neuf nouveaux titres, avec un nouvel enroué qui s’époumone au micro, au nom aussi imprononçable que ses coassements sont inintelligibles. La pochette elle-même vous fait perdre vingt ans : revoilà les années nonante dans toute leur gloire pas encore vintage. La production est propre, les compos classiques mais efficaces, le blast beat généreusement distribué, même si l’on s’autorise des pauses plus introspectives comme sur ‘As I Descend’ ou ‘Temple oh Ahriman’, au tempo louchant vers le death atmosphérique sans que les riffs se déparent de leur blackitude AOC. Pour un peu, on irait vérifier si on n’a pas exhumé un antique Emperor… Appréciation particulière pour ‘Nail them to the Cross’, peut-être le titre le plus haineux de l’album, où les grattes hystériques sonnent parfois comme un essaim de guêpes piégé dans une machine à laver.