Le ciel est bien dégagé en ce samedi matin, du côté de St-Maurice-deGourdans. Comme le veut la tradition, c’est par la rivière que nous entamons notre seconde journée du Sylak Open Air afin de nous rafraîchir avant une journée bien chargée. Y’a pas photo : pouvoir se baigner pendant un festival, ça n’a pas de prix !

DÉMARRAGE EN PREMIÈRE !

Quand Stinky débarque sur scène pour effectuer ses balances juste avant son concert, la foule est pour l’heure moins dense que la veille. On voit que la soirée mousse a fait ses premières victimes. Il est 13:30 mais ça transpire déjà sévère dans les shorts Crève Clothing. Il semblerait qu’une partie des festivaliers hésitent encore à pointer le bout de leur pichet, préférant tâter la température de l’Ain pour se rafraîchir à quelques pas du site. On profite aussi de cette baisse d’affluence pour aller goûter les délicieux Sylak’s hotdogs en version végé. Ceux qui ont osé s’aventurer devant la scène ont tout l’espace nécessaire pour s’adonner à leur sport préféré. Les Nantais, menés par Clair, entament les premières notes : comme à chaque concert de ce groupe de punk-hardcore, l’effet est immédiat. La chaleur est déjà oubliée dans une effervescence de rires, de joie et de poussière.

Après un échauffement sur quelques circle pits à en faire pâlir les plus grands athlètes des J.O de Paris 2024, les Moldaves d’Infected Rain pointent le bout de leurs dreads. Ils sont très attendus par une grosse poignée de fans que l’on reconnaît facilement dans l’assemblée. Le reste de la foule, peu familier de ce groupe de nu metal, restera dubitatif du début à la fin. Même si Lena Scissorhands est en grande forme et assure le show, la voix n’est pas toujours bien placée sur les parties claires. Toutefois solaire et charismatique, elle évolue de droite à gauche sur la scène, occupant tout l’espace dans une énergie communicative. On ne va pas te mentir : dès qu’elle reprend le scream et qu’elle agite ses dreads jaune flashy, on se laisse facilement happer par le personnage. On les aura vus, mais… c’est spécial.

IT’S FRESH, FRESH, EXCITING !

Avant d’enchaîner, on court profiter des brumisateurs situés à l’entrée du site. Beaucoup d’autres festivaliers ont eu le même instinct de survie. On profite de ce moment de fraîcheur pour admirer la créativité de certains. Costumes de groupe, corsets ou encore tenues de gladiateur version BDSM, on est plutôt contentes d’avoir de quoi calmer nos ardeurs.

La chaleur se fait de plus en plus intense en cette « presque » fin d’après-midi. Ce qui n’empêche absolument pas Harley Flanagan, leader et seul membre originel de Cro-Mags, d’assurer un concert mêlant émotion sur scène et grosse bagarre dans le pit. Le bassiste, qui est à l’origine de la formation new-yorkaise et des bases hardcore telles qu’on les connaît aujourd’hui, se fait entendre à l’autre bout du site. Ce survivant que la vie n’a pas épargné assure un show authentique, entrecoupé de réflexions sur l’existence et ses incertitudes, directement inspirées de sa tumultueuse vie. Musicalement, on en redemande. Les 45 minutes passent en un éclair. Ça transpire et ça joue : on peut affirmer que ce concert est à la hauteur des espérances des fans de Cro-Mags (et de ceux qui découvrent le groupe). Sous-côté, Cro-Mags devrait être connu par quiconque ose prétendre être fan de hardcore.

Sous-côté, Cro-Mags devrait être connu par quiconque ose prétendre être fan de hardcore.

HEY DJ : FAIS PÉTER LE SON !

La pause habituelle de trente minutes est marquée par la boom du côté du stand d’American Socks. DJ, ambiance de feu et pas de danse douteux : l’interlude est idéal pour rester sur sa lancée. Pendant que certains rechargent les pichets, d’autres hurlent sur Rage Against The Machine. À chacun son Sylak.

Il est l’heure d’accueillir sur scène les Canadiens de Comeback Kid. Nous n’en verrons qu’une partie : la chaleur est si intense ce jour-là que nous devons nous mettre à l’abri des rayons du soleil qui font tourner les têtes. Donc le deal, c’est qu’on va pas te mentir sur le début du concert – même si on peut clairement l’imaginer vu la deuxième moitié absolument explosive, mais on va te raconter la fin. Car oui : on a fini par retourner dans la poussière et la chaleur, juste pour toi (mais aussi pour voir le groupe, hein). Les petits favoris du punk-hardcore sont attendus, comme never ! De nombreux fans sont d’ailleurs accoutrés de leur T-Shirt « CBK ». Quelle claque ! Ce concert est définitivement l’un des highlights de cette édition du Sylak Open Air. Dommage que nous n’ayons pas pu voir le début. Ils terminent en beauté sur un magistral ‘G.M Vincent and I‘ que les fans scandent en chœur aux côtés d’un Andrew Neufeld on fire, descendu de scène pour prendre part à ce moment de communion. Nous n’avons absolument rien à redire, à part qu’on en voudrait bien encore… Comeback Kid a absolument tout donné, ça transpire littéralement la joie : à la douche, messieurs !

Les Tambours du Bronx enchaînent trente minutes plus tard. Un groupe que beaucoup de générations portent dans leur cœur. Même si on regrette de ne pas pouvoir prendre part à l’intensité en milieu de pit, on déclare forfait face au soleil. On décide d’observer le show, sous les arbres, ce point d’ombre où les places valent de l’or. Face à la scène, les morceaux résonnent avec fracas et à en voir l’état de certains à la sortie du concert, on se dit que finalement, ce n’’est pas plus mal de faire un break. Ça pète direct ! Il fait chaud, il fait beau et ça se reflète dans leur manière de jouer. Autour de nous, un public parfois en transe face à cette ribambelle de tambours au rythme prenant.

20:50 : déjà ! Le temps passe vite quand on s’amuse. Les Californiens de Terror se pointent. Écartez-vous : Scott est en feu, le regard noir et l’air concentré. Il a décidé de tout retourner. En une demi-seconde, c’est littéralement le bordel. On avait déjà vu des gobelets et des pichets voler. Mais les mecs sont tellement chauds en bas de la scène qu’au-dessus de la foule, ce sont carrément des paires de Vans qui sont jetées dans les airs pendant ce concert. Il fait encore une chaleur à en crever, mais Scott en redemande au public : « Je veux voir votre violence positive sortir ! ».

Malheureusement, cette joie intense sera de courte durée. Au grand dam des festivaliers alors en transe, le groupe sort de scène aux alentours de 21:30 alors que le set était initialement prévu jusqu’à 21:50. Ils tirent leur révérence avec autant d’énergie que lorsqu’ils sont arrivés, sur un « We are fuckin’ Terror » (drop the mic).

RETOUR VERS LE FUTUR

Avant l’arrivée de Lordi, la pause est donc plus longue qu’à l’accoutumée mais les bêtes finlandaises finissent par arriver. Le sol tremble et nous aussi. Malgré notre âme d’enfant ravivée à l’idée de revoir sur scène ce groupe mythique qui nous avait fait rêver lors de l’Eurovision 2006, on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Finalement, c’est une bonne tranche de rigolade. Mr Lordi s’essaie au français : « chatte », « bite », « oui, oui ». À plusieurs reprises, le public échange avec lui. D’ailleurs, « oui, oui » sera la running joke de toute la communauté Sylak jusqu’au dimanche soir. Quand ‘Hard Rock Hallelujah‘ retentit, même les plus sceptiques apprécient. On se dit même qu’on pourrait être surpris par le prochain album prêt à sortir, selon les dernières news. On t’en parlera dans une prochaine chronique, tu peux nous faire confiance !

Sans transition, nous passons aux maîtres du doom metal : Electric Wizard. On a eu si chaud l’après-midi, qu’on aurait presque quelques frissons au moment où les Britanniques entrent en scène. Il est 23:50, on est extrêmement fatiguées mais impossible de décrocher : ce concert nous hypnotise. En toile de fond, des images psychédéliques et des scènes de films sont projetées. Ce très grand moment de musique aux allures de Woodstock est idéal pour finir la journée. On se repose, on se balance sur les rythmes lourds et sombres des guitares. Electric Wizard nous embarque dans un long voyage, qui se termine pour nous dans les bras de Morphée…

Voir le jour 1 !

Texte : Floriane Piermay / Hiromi Berridge
Photos : Floriane Piermay

Plus d’infos sylakopenair.com

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