Dernier jour de Sylak Open Air sur les terres de Saint-Maurice-de-Gourdans, on lit sur les visages la fatigue résultant de ces trois jours intenses. Il est temps de sortir les dernières bribes de vigueur qu’il nous reste.

BOULE D’ÉNERGIE

Avant la sortie de son nouvel album ‘Dreams On Algorithms’, prévu pour le 18 octobre prochain, Escuela Grind débarque à 13:00 pétantes afin de nous enseigner les bonnes manières. C’est tellement puissant dès le premier morceau qu’on en perd notre latin. Katerina Economou, petit bout de femme, arrive en trombe. À peine a-t-elle foulé le plancher qu’elle se transforme en bête de scène, déversant une énergie puissante sur la foule avec pour seul instrument sa voix. Cette force de la nature saute et court de tribord à bâbord, sans nous laisser une seconde de répit. Dans la fosse, c’est la cour de récré : les meilleurs élèves se lancent dans un circle pit poussiéreux sans fin. Les petits prodiges New-Yorkais nous mettent une grosse claque. Une très belle découverte qu’on ne regrette absolument pas.

Escuela Grind, Sylak Open Air 2024

L’après-midi est synonyme d’interview pour Daily Rock, ce qui nous empêche de te conter les secrets (très mal gardés) du Sylak.

La fin d’aprem du dimanche est sportive. Le soleil brûle encore et en profite pour laisser un souvenir rosé du Sylak sur la peau de certains. Tout s’enchaîne si vite qu’on aimerait avoir fait un arrêt sur image le vendredi pour recommencer. 

MORT AUX CONS !

Tagada Jones est déjà là. L’entrée est soignée, le look aussi : c’est T-Shirt noir uni pour tout le monde, comme souvent. Niko, en forme, lance de sa voix si reconnaissable « Bonjour Sylak ». Les bretons sont des habitués de festivals. Certains ont les poils qui se hérissent à la lecture du groupe sur les affiches, mais force est de constater que Tagada Jones, ça fonctionne toujours. C’est propre, c’est carré. Niko est en forme, le public réceptif. Dans la foule, on se jette des ballons gonflables géants et on crie jusqu’à s’en péter la voix. ‘Mort aux cons’ retentit et l’effervescence s’intensifie. Sans surprise, c’est un bon live. 

Tagada Jones, Sylak Open Air 2024

Retour au metal market pour faire saigner une ultime fois sa carte bancaire. American socks nous gratifie à nouveau d’une joyeuse fête, assortie d’un DJ qui envoie du gros son. Quand il balance « We’ve Got The Moves» d’Electric Callboy, les metalleux débarquent en masse pour épuiser leurs dernières ressources d’énergie. On dirait qu’il y a encore de quoi faire pour la soirée.

l’obscurité ne fait qu’amplifier la puissance brute de leur performance.

FAITES PLACE AUX TÉNÈBRES !

Changement d’ambiance sur la mainstage avec l’arrivée des Grecs de Rotting Christ. Le son est à la fois puissant et maîtrisé, brutal mais précis. Il ne faut pas longtemps au groupe pour capter toute l’attention du public. Les riffs sombres et les rythmes lourds résonnent à travers la foule. Le groupe impose son style avec une assurance indéniable, et chaque note semble nous plonger un peu plus dans leur univers impitoyable.

Le soleil a tourné, cédant la place à la brutalité avec l’arrivée de Septicflesh. Le light show accompagne parfaitement le groupe, mettant en valeur chaque note et chaque battement, tandis qu’ils nous bombardent de décibels assourdissants. Sur scène, le groupe sait occuper l’espace, créant une présence imposante et entraînant le public dans une frénésie collective. La voix puissante de Spiros résonne avec force, soutenue par une double pédale énergique qui ne laisse aucun répit. On est reboostés à bloc pour ce dernier jour de festival, prêts à affronter la suite.

La nuit est tombée, mais le monde reste massivement présent. Converge prend la relève avec une énergie inépuisable, électrisant l’atmosphère. Jacob Bannon, possédé, en surprend plus d’un dans le public. Malgré l’heure tardive, personne ne montre de signe de fatigue; au contraire. L’obscurité ne fait qu’amplifier la puissance brute de leur performance. La scène se transforme en un véritable champ de bataille sonore, et chaque riff, chaque cri, nous rapproche un peu plus de l’apothéose de cette nuit inoubliable.

Converge, Sylak Open Air 2024

TOUJOURS PLUS

On n’a pas vu le temps passer qu’il est déjà l’heure pour Behemoth de faire son entrée sur scène. Connu pour leurs mises en scène spectaculaires et leurs décors immersifs, le groupe polonais dépasse toutes les attentes cette année, laissant le public complètement bouche bée. Ils commencent derrière un rideau, jouant avec les ombres comme dans un théâtre d’ombres chinoises, faisant monter la pression à chaque seconde. Le suspense est à son comble, et dès que le rideau tombe, l’atmosphère s’embrase.

Il n’y a aucun doute, Behemoth est en grande forme cette année et mérite amplement sa place en tant que headliner. Les flammes jaillissent, fusionnant avec des jeux de lumière soigneusement orchestrés, tandis que les riffs intenses résonnent dans l’obscurité. Le spectacle est époustouflant, on a droit à un véritable tour de force visuel et sonore qui transcende la scène. Chaque détail est parfaitement calibré, offrant au public une expérience inoubliable. C’est une prestation qui restera gravée dans les mémoires, une démonstration magistrale du talent et de la puissance de Behemoth.

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. C’est donc au Macumba 2.0 que nous allons nous consoler pour un dernier tour de piste…

Ça y est. Il est l’heure. Une ultime fois, nous reprenons le chemin de notre tente et allons nous glisser dans notre duvet. Chaque seconde a été savourée. Chaque rencontre a été enchantée. Les éclats de rire, intenses, ont laissé de beaux souvenirs dans l’esprit des festivaliers.

Bravo d’être devenu ce que tu es, cher Sylak, et merci de nous remplir d’émotions à chacune de tes éditions.

À l’année prochaine !

Texte : Floriane Piermay / Hiromi Berridge
Photos : Floriane Piermay

Plus d’infos sylakopenair.com

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