Rockeuses, Rockers,
‘Le rock est finalement mort.’
Telles sont les sages paroles entonnées il y a quelques semaines par Gene Simmons lors d’une interview sur le partage de fichiers en ligne. Eh oui, quel vieux débat…
En gros, il affirme que l’échange de fichiers sur Internet est la principale cause de la mort du rock, ou plutôt celle des petits groupes essayant de percer. Le partage de fichiers est-il vraiment coupable? Alors oui, il est en partie responsable de la chute de l’industrie du CD. Mais le manque d’opportunités existe depuis l’apparition des maisons de disques. Et comment faisait-on pour sortir du lot dans les 70’s ? L’échange de cassettes …
Le bougre affirme qu’à cette époque, il était facile de se démarquer, de se faire signer, de devenir légendaire… Mouais Gene, parle pour toi. Combien de groupes ont lutté et échoué, alors que KISS montait en puissance ? Combien de Sixto Rodriguez ont galéré pendant cinquante ans pour un peu de notoriété, alors que Dylan monopolisait le marché du folk ?
Rien n’est moins sûr que la mort du rock. Ce qui est mort, c’est ce rock de stade, vendant des millions d’albums et faisant des pubs télé.
Rien n’est moins sûr que la mort du rock.
Mais c’est quoi le rock, aujourd’hui ? Je pense qu’il y a ici une confusion entre le rock en tant que source de revenus, et le rock en tant que moyen d’expression, de rébellion et de réalisation de soi.
Aujourd’hui et tout comme dans les 70’s, l’essence du rock, c’est jouer dans des petites salles, c’est révéler sa rage en espérant trouver un écho dans le cœur du public. Le partage de fichiers reste à mon avis l’un des moyens de se faire connaître, que ce soit par cassette, CD gravé ou fichier torrent/streaming à l’heure actuelle.
Il est vrai que le rock est devenu un genre musical très vaste, aux ramifications infinies, et que la technologie a permis à tout un chacun d’ajouter sa brique à cet immense édifice. Autant s’adapter aux mœurs de son temps …