Le 25 novembre, le Centre Bell a vibré au son de Creed, de retour à Montréal après plusieurs années d’absence, dans le cadre de leur tournée Are You Ready?. En première partie, les groupes Finger Eleven et Mammoth WVH, composés de cinq musiciens, ont enflammé la scène avec des performances intenses. L’atmosphère dans la salle était électrique, animée par un public arborant fièrement tatouages, vestes en cuir et tenues audacieuses. L’esprit rock était à l’honneur. Avec l’ajout de pyrotechnie, la soirée promettait de fusionner son, lumière et énergie brute pour offrir une expérience sensorielle unique.
Finger Eleven : un démarrage électrique
Le groupe ontarien, porté par la voix envoûtante de Scott Anderson, a déployé toute sa puissance sur scène. La batterie et la basse ont insufflé un groove avec une touche de funk, et Paralyzer a électrisé le public. Le fameux Zombie sway — un mouvement lent, presque squelettique — a ajouté une dimension hypnotique, déstabilisant l’audience. Les guitaristes, se balançant sur scène comme des spectres, ont renforcé cette sensation d’oppression, créant l’impression irrésistible d’être attiré vers la scène, comme piégé. Cette mise en scène, alliée à la musique, a accentué la tension et l’idée de paralysie corporelle, tout en illustrant parfaitement les paroles grunges sur l’angoisse relationnelle. Une performance finement orchestrée, typique du nu–metal, qui a pleinement atteint son objectif.
Mammoth WVH : une prestation solide
Ensuite, Wolfgang Van Halen, chanteur et multi-instrumentiste, a enflammé la scène. Ce qui a marqué cette prestation, c’est la richesse et la puissance des instruments à cordes, délivrant des riffs profonds et graves. L’expérience sonore était électrisante, mêlant les grandes heures du rock des années 1970 à des progressions caractéristiques du métal. Frank Sidoris, guitariste, a manié on instrument avec une grâce et une précision impressionnante à la verticale, se déplaçant sur scène avec l’équilibre d’un funambule. Chaque note semblait aussi naturelle que les pas d’un acrobate sur son fil, captivant la foule par l’élégance de sa technique.
Creed : un retour en feu
Puis vint le moment tant attendu : Creed fit son entrée sur scène, et dès les premières notes, le Centre Bell explosa d’applaudissements. L’éclairage, parfaitement orchestré, accompagné de projections saisissantes, créa une atmosphère mystique, presque rétrofuturiste, où chaque faisceau lumineux battait au rythme de la musique. Les flammes jaillirent ensuite, parfaitement synchronisées, ajoutant une déflagration imagée dans la poitrine, comme si la chaleur de la musique nous traversait et nous consumait dans sa vibration. Scott Stapp, le chanteur de tête, exprima une réflexion sur l’instant présent et les rêves qu’il nourrissait pour les générations futures. Dans un geste de communion, il invita la foule à allumer la lampe de poche de leurs téléphones et à les lever en l’air. L’effet fut immédiat : un ciel étoilé envahit la salle, créant un moment de connexion profonde et émotive entre l’artiste et le public. Cette soirée restera gravée dans les mémoires.
L’événement a créé un moment de communion autour d’une nostalgie collective, renforçant l’idée que Creed reste un groupe emblématique pour plusieurs générations.