Si la période est propice aux théories fumeuses de tous bords, dopées aux alternative facts et dépouillées du carcan du bon sens le plus élémentaire, il en est une qui nous a fait particulièrement marrer. On a l’habitude, pourtant. Depuis qu’Internet a libéré la parole du peuple, dopé le débat démocratique et filé une tribune à tout ce que le monde libre compte de siphonnés du bocal, on en a vu passer. Sors ton parapluie, il va pleuvoir des conneries.
Le principe de base, tu le connais probablement : les anciens ont construit des trucs massifs et hyper classe ? Oublie, c’étaient des bouseux, les aliens ont fait le taff pour eux. Si les premières théories évoquant l’aide des extra-terrestres dans les entreprises humaines peuvent être tracées au mois jusqu’au XIXe, et qu’elles ont connu un regain de popularité dans les années 60 avec les théories de Von Däniken, elles étaient encore marginales avant notre magnifique époque connectée. Tout a commencé à s’emballer au début des années 2010. À peine nous avait on instruits de ‘La Révélation des Pyramides’, qui nous faisait entrer π, le nombre d’or, et le numéro de téléphone de tata Yvonne au chausse-pied sur les plans du plus célèbre monument Égyptien que la machine s’est emballée. Sur ses entrefaites est arrivé la plus célèbre des séries de docu-fiction qui ne s’assume pas : Alien Theory.
Au fil de onze interminables saisons et non-loin de 120 épisodes, celle-ci attribue sans vergogne toute réalisation suffisamment ancienne pour ne pas être signées à des expats’ longue distance. L’imaginaire collectif a depuis fait le reste et les vidéos traitant de la thématique, pour l’appuyer ou la démolir ont commencé à pulluler sur nos plateformes de diffusion favorites. Démonter lesdites théories est d’ailleurs devenu presque aussi en vogue que rechercher désespérément des landspeeders gravés dans le grès de la Vallée des Rois. Pourquoi donc un énième papier sur le sujet? On te rassure, on est pas là pour les faire passer pour des cons. Déjà, parce qu’ils le font relativement bien tout seuls, et aussi un peu parce qu’on ne tire pas sur l’ambulance. On t’invite chaudement à te pencher sur le sujet dans tes instants de désœuvrement éthyliques et embrumés de paradis artificiels entre potes. Pas pour apprendre quelque chose, faut pas déconner, mais parce qu’une approche aussi grossière et non-scientifique du documentaire te permettra d’apprécier d’autant plus le travail bien fait par la suite, et surtout pour rigoler un bon coup. Allez, essaie, tu nous diras merci. Convie tes amis, roulez-vous un télescope (parce que c’est de circonstance) et laissez-vous prendre par la main dans le monde des auteurs de science-fiction qui ont décidé que si les scientifiques peuvent raconter des trucs, pourquoi pas eux ? De toute manière, depuis le temps, on sait bien que la Stargate est enterrée à Gizeh, et que si on la sort de là, c’est pour se prendre une armée de Goa’ulds nervous breakdown sur le coin du museau…