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Comme un dimanche… au Up In Smoke !

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Un de nos lecteurs, Théo Burri, a gagné des places pour le Up In Smoke Tour édition 2024 à la Z7 de Pratteln. Il y est allé et il avait envie de nous raconter sa journée du dimanche

C’est dimanche et honnêtement, c’est rude. À peine remis du service de la veille, qu’il faut déjà se projeter à la Z7 de Pratteln. Mais vu l’affiche de ouf’, pas question d’hésiter une seconde de plus. Ils ont sorti le grand jeu avec une programmation aux petits oignons pour cette 10e édition. Joyeux anniversaire ! Je me prépare un verre, une aspirine, me sers un café et sors m’en griller une. La journée commence.
En quittant Delémont, je réalise quand même qu’on est bien chanceux ici, au Jura. 30 minutes de route et le tour est joué ! Ha ha ! Qui osera encore dire qu’on habite le trou du cul du monde ? Hein ! Jura libre !

Glue ! On arrive à la bourre, j’admets. Juste le temps de se faire péter un maté pour tenter de se réveiller au bar extérieur de la Z7. Up In Smoke, nous revoilà ! Glue est déjà en train de jouer et l’on arrive malheureusement à la fin de leur concert. Malgré tout, j’arrive à prendre le temps d’écouter les derniers morceaux. Riffs accrocheurs, fuzzy à souhait, ce trio d’Olten pose le décor en nous plongeant dans des ambiances à la fois lourdes et intenses. Ça rock un max. Il est 13 h 50, bordel, c’est bien parti !

Entre les concerts, tout va vite. Le temps de pisser un coup, d’en recommander une et d’en cramer une entre deux discussions de sourds, tout s’enchaîne très vite. Il y a 20 minutes de pause entre les concerts, pas plus pas moins. On connaît les Suisses-Allemands pour leur sens de l’organisation, une fois de plus… chapeau ! Mais voilà que j’aperçois tout à coup Marc et Macquat, du groupe Norna, courir à l’entrée du festival. Un peu stress, oui j’imagine, car ils doivent monter sur scène dans 10 min… J’apprendrai plus tard que l’âge minimum pour entrer à la Z7 est fixé à 10 ans. Ach ! Comment faire entrer toute la petite famille ? Il faut croire que les talents de militantisme des Jurassiens ne sont plus à prouver. Toute la famille a pu entrer, le concert peut commencer.

Norna ! Honnêtement, j’attendais ce concert avec impatience. C’est du lourd, du très lourd ! Avec les deux anciens membres d’Olten, Marc Theurillat et Christophe Macquat ainsi que Thomas Liljedahl venu de Suède. Premier coup de kick sur la batterie, boum ! Quel son ! Heureusement que je me suis habitué à porter des bouchons d’oreilles depuis un moment déjà. Mon corps vibre et j’ai l’impression que les basses invoquent les démons de cette salle froide pour un rite funèbre.

Les premiers accords s’enchaînent, c’est gras, puis vient la voix rauque et torturée de Thomas. On est plongés dedans et moi aux premières loges de ce spectacle, sombre et intense. Norna sort d’une semaine de résidence au SAS de Delémont, et ça se ressent ! Les morceaux défilent comme des chaînes autour des condamnés, le show de Macquat est un spectacle à lui seul. Sa guitare virevolte dans tous les sens, au point qu’on ne sait plus si c’est une démonstration de force ou une ode aux dieux oubliés. Le public n’a pas froid aux yeux et en redemande… Le dernier morceau approche, on a juste envie que ça continue encore et encore. Je sors prendre l’air, le temps de souffler et de me remettre mes émotions. C’est là que j’entends de plus en plus de conversations en français. On a toujours croisé des francophones à ce festival, mais cette année, ils semblent le plébisciter. On tombe sur l’équipe de Namass Pamouss, qui organise des concerts et festivals en Haute-Savoie, et bien sûr, bon nombre de copains.

Kant ! 15 h 20, ça redémarre sur la scène extérieure. Sur les conseils de ma compagne, on les a écoutés sur la route et l’on a plutôt bien accroché. Mais en les voyant sur scène, c’est clair que leur dégaine en dit autant que leur musique. T’as le look coco ! Mais oui c’est clair, on sait où l’on va mettre les pieds. Qu’est-ce qu’ils sont stylés ! Il ne leur faudra pas plus d’une minute pour nous plonger totalement dans le son des années 70, avec cette touche indie qu’ils maîtrisent à la perfection. Les morceaux s’enchaînent avec pour chacun, ce petit truc bien à eux et qui fait un sacré bien.

À peine le concert terminé, je retrouve mes affreux de La Chaux-de-Fonds, du groupe Gavial Haze. Salut les copains ! On se fait un petit bilan, parce qu’eux, c’est des vrais. Ils se font les trois jours du festival chaque année ! Et avec dodo dans le Z7 après les derniers concerts, ça c’est de la formule. Et à voir leurs têtes, ils gèrent le truc ! Ha ha ! Quel plaisir de voir autant de musiciens à cet événement, j’ai aussi croisé les Lausannois de The Black Monarchs, les Bâlois de Gentle Beast et beaucoup d’autres encore.

Naxatras ! 16 h 25, c’est précis chez les Suisses-Allemands. On est de retour dans la salle, et je suis plutôt content. C’est le genre de groupe qui s’apprécie pleinement en intérieur, où l’ambiance lumineuse prolonge l’univers musical. Les Grecs affirment leur son psyché, digne du rock progressif des années 70. C’est vraiment excellent. Si tu cherches un quatuor qui sait poser des ambiances et les assumer pleinement, c’est bien eux. Je me suis surpris à fermer les yeux (ouais, c’est dimanche après tout) pendant quelques passages, me laissant entraîner sur des rythmes presque dub. Super univers, super concert, qui joue à fond sur les contrastes.

L’heure est au ravitaillement. Le bar extérieur est vraiment top, mais la file commence à s’allonger au stand bouffe. On va craquer pour un hot-dog version végé, allez ! Quelques bouchées plus tard, entre trois coups de réassort de ketchup et de moutarde, direction la scène extérieure.

RUFF MAJIK ! 17 h 35, scène extérieure. Mais diable, que ça sent le pétard ! Je ne vous l’avais pas encore dit, mais ça va de soi : c’est bien enfumé ici ! On est dans le thème. Premier riff, boum, ça fuzz à mort! Et que c’est bon ! Les morceaux s’enchaînent avec frénésie et le son te retourne littéralement le caleçon. Des passages plus lents, bien doom, viennent agrémenter leur prestation déjantée. Ils viennent d’Afrique du Sud, alors bravo et bienvenue en Suisse, les gars ! J’écourte mon écoute juste avant la fin du concert, ma vessie réclamant une vidange et mes oreilles un peu de calme. Pas de jugement, on est encore une fois dimanche après tout.

On sort prendre l’air, parce que ça commençait à sentir le Dahu dans cette salle et nos pieds étaient entrain de ne faire plus qu’un avec le sol. Un petit air de nostalgie des vieux squats de Genève, peut-être ? Qui sait! Bien, je retrouve quelques camarades musiciens à une table pour s’en jeter une (encore). Petit retour entre-nous sur ce méga concert, malgré notre état qui empire (on est toujours dimanche, oui !).

Après quelques belles discussions de pissoir avec des poilus de la première heure, je me remémore le dernier concert spectaculaire des Suédois de Greenleaf lors d’une précédente édition. Greenleaf ! 18 h 40, c’est parti et ça commence fort! Il faut bien le dire : ce groupe est une véritable machine à tubes ! Le public entame leur refrain, ce qui est plutôt rare dans le monde du stoner rock. Ça chante, ça hurle, on a même droit à quelques « oh oh » dignes des meilleurs stades. Quelle énergie ! Les riffs accrocheurs s’enchaînent à en perdre toute notion du temps. Ils dégagent une authenticité incroyable, rien n’est surfait; on sent la passion qui les anime et ce désir qu’ils ont de la transmettre. Encore, on en veut encore ! Bordel, c’est trop court! Je commence à manquer de voix, mais on donne tout sur leur tube «Tails & Passes ». Quel groove ! Franchement, ce groupe, c’est de la bombe ! Faites-moi signe dès qu’ils reviennent en Suisse, je serai au premier rang !

Psychlona ! 19 h 50, ça démarre sur les chapeaux de roues. Ah, les rosbifs, on sait qu’on leur doit beaucoup de choses et ils n’oublient pas de nous le faire remarquer dès les premières notes de basse ! Ça fuzz un max, avec un gros côté heavy rock dont je me retiendrai de citer les influences, juste pour ne pas leur donner raison. Mais ils ont bien raison ! Merde ! D’ailleurs, pour la petite anecdote, on était en route pour Pratteln avec ma compagne quand un titre de ce quatuor s’est affiché en mode lecture sur notre voiture 2.0 ! Je lui dis : « Mmm, je ne connais pas ce groupe, mais ça sonne plutôt bien.» Je m’empresse d’ailleurs d’aller mettre un petit cœur vert sur la plateforme que vous reconnaîtrez, avant de m’apercevoir que… bordel, 12 titres déjà dans ma liste de lecture ! Oui, bienvenue en 2024, où on écoute de la musique de partout sans savoir le nom des groupes. Le concert continue en affirmant ces petits cœurs, j’en reconnais plusieurs, c’est l’éclate.

Si on devait donner un prénom au groove, ce serait Psychlona ! Le concert se termine sous la pluie et malgré le fait qu’on soit bien abrités sous la scène extérieure, ça ne fait pas de mal de rafraîchir un peu toutes ces ardeurs. On va se chercher un petit café à l’intérieur, histoire de reprendre un peu de force pour Slomosa, qui clôturera ce super festival. Bon, je ne suis pas un grand auditeur de ce quatuor, mais je ne vais pas m’empresser d’expliquer pourquoi… et vous verrez, j’ai bien fait. Slomosa ! 21 h, roulement de tambour… Feu ! Premier morceau, mais quelle claque sonore !

Serait-ce la fatigue qui me joue des tours ? Ou me serais-je complètement trompé sur ce groupe ? Vu le nombre de spectateurs qui portent leurs couleurs, j’ai peut-être fait fausse route. Et si c’est le cas, pourquoi ? Au deuxième morceau, je laisse tomber mes a priori et je reçois une dose salvatrice de rock en pleine poire ! Je suis dévisagé. Je vois ma nana devant, secouant sa tête comme jamais et maintenant je comprends. C’est de la bombe bébé! Ils sautent partout, ça bouge comme jamais sur scène, et les riffs s’enchaînent avec un batteur qui joue habilement avec les dynamiques des morceaux. Bordel, merci ! Quel instant de vie et d’émotion ! Vous vous dites peut-être que j’abuse, mais c’est la deuxième fois que je vis ça cette année et la première fois, ce fût avec Samavayo lors de leur venu au SAS de Delémont. Les tubes n’en finissent plus, et le public puise son énergie dans ses derniers retranchements pour chanter à tue-tête leurs hymnes. Ça pogote, les mains sont en l’air et l’on souhaite que les chansons ne se terminent jamais. Ils finissent leur concert, je n’ai rien vu passer. En fait, si : juste une grosse poutre qui m’est arrivée en pleine gueule. Alors bravo, je ne m’en suis toujours pas remis. On reprend la route, direction notre Jura libre, épuisé, mais rempli de cette dose de fureur et de rock qu’on s’est pris dans les dents. En écrivant ces lignes, je me dois encore de souligner la qualité de ce festival et le côté festif qui l’habite. Et pour finir : Bravo, merci et à l’année prochaine !

Texte : Theo Burri

Photos : Stéphane Bée

https://www.upinsmoke.de

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