Je ne pense pas vous apprendre grand-chose en disant qu’il y a un peu plus de 21 ans, l’une des plus grandes icônes de la musique s’est suicidée. C’était la fin de Kurt Cobain. Ce personnage très incompris par de nombreuses personnes, à commencer par sa propre famille, est toujours resté un symbole. Brett Morgan nous raconte avec le film « Cobain Montage of Heck » l’histoire de cette légende. Et il le fait bien.
Pour plonger dans la vie du chanteur de Nirvana, Brett Morgan a dû analyser tout ce qui appartenait à Kurt, tous ses carnets et 108 cassettes dans lesquelles il y avait toutes les pensées du musicien, en plus des films de famille. Un travail donc titanesque mais au résultat extrêmement intéressant. Je ne suis pas fan de Nirvana mais j’aime bien de temps à autre en écouter un peu. Et comme beaucoup je ne connaissais pas tellement Kurt Cobain ; je savais juste qu’il avait de nombreux problèmes et qu’il était très compliqué à cerner. Avec ce film, aucun problème, je sais tout ce qu’il y a à savoir sur ce type, de son enfance jusqu’à sa mort.
Ce qui est très intéressant, c’est que pour nous expliquer qui était Kurt Cobain, B.Morgan n’est allé voir que sept personnes. Les plus proches, ceux qui connaissaient Kurt mieux que personne, donc sa famille (excepté sa fille). En plus des témoignages, le réalisateur utilise comme je l’ai dit plus haut, les carnets et les films de famille de Kurt. Pour ma part, je n’ai donc pas eu l’impression de simplement regarder un biopic, mais bien d’être juste en face de Kurt, d’être un témoin de sa vie. Et c’est là qu’interviennent les 108 cassettes enregistrées par Kurt qui racontent des évènements marquants de sa vie. Par exemple, l’une de ses premières tentatives de suicide lorsqu’il était ado : en pleine nuit, avec un train qui par chance était sur la voie d’à coté, soit moins d’un mètre plus loin. Je n’avais pas l’impression d’être en face de Kurt, mais bien d’être dans sa tête ! Pour illustrer ces moments racontés dans les cassettes, une sorte de dessin animé a été fait. Chacun de ces moments sont excellents.
On se retrouve dans la tête de ce génie d’une extrême émotivité et sensibilité. Savoir ça, permet de comprendre le personnage. Car s’il y a bien une chose à retenir sur lui, c’est bien ça. Ce qui se passait autour de lui l’affectait énormément, que ce soit dans sa vie de famille ou les critiques qu’il recevait. Et maintenant je sais vraiment qui était Kurt Cobain.
Alors pour ceux qui aimeraient savoir plus de choses sur Kurt après sa mort, le film ne vous aidera pas. Beaucoup de personnes attendaient ça à la fin du film, mais non, rien. Kurt est mort, alors le film est fini. Il est vrai que ça aurait pu être le petit plus qui aurait permis d’assouvir notre soif de connaissance, mais ce n’est pas dérangeant.
Par contre ce qui est dommage, mais ça n’a rien à voir avec le réalisateur ou le film en lui-même, c’est qu’il ne soit diffusé qu’en séance unique. Je ne comprends pas pourquoi.
Au passage, si celles et ceux qui portent des t-shirts Nirvana sans même savoir que c’était l’un des plus grands groupes, pouvaient aller voir ce film, ce serait une très bonne idée. Sinon, autant qu’ils arrêtent de le porter.