L’an passé, Roony Moorings et ses musiciens avaient eu la navrante idée de jouer en Suisse romande le même soir que les Sisters of Mercy. Résultat, j’avais raté une belle occasion d’enfin les voir en concert. Clan of Xymox, cela a toujorus été entouré d’une aura un peu mystérieuse. Je les avais découverts un peu par hasard, en achetant de seconde main leur premier album, principalement parce qu’ils étaient chez 4AD, comme Dead Can Dance et This Mortal Coil. J’avais été scotché par ce disque, en particulier ‘A Day’. Depuis lors, j’avais eu du mal à trouver les disques suivants dans les bacs des disquaires, mais au fil du temps, je finissais par en dégoter l’un ou l’autre toujours de seconde main. La fin des années 80 marque un gros passage vide des hollandais qui avaient alors changé leur nom en Xymox, puis perdu Anka Wolbert, ce qui me les a fait sortir du radar. ‘Creatures’ avait fait renaître mon intérêt avant le changement de millénaire, mais c’était véritablement la dernière fois que j’avais vibré sur leur musique.
Cette soirée du lundi 4 novembre, c’est donc l’occasion d’enfin voir sur scène un groupe que j’écoute depuis pratiquement 30 ans. Cela se passe à L’Usine devant une foule qui aurait pu être plus nombreuse. Mais bon, un lundi de novembre, c’était déjà pas si mal et au moins on étaient entre connaisseurs.
Le début de la soirée est confié à Lovataraxx, un trio lyonnais de coldwave aux petits relents punks venu avec ses machines pour un set bien sympa. Deux gars affairés à sortir des beats qui claquent, vite rejoints par une chanteuse remuante, cela permet de bien chauffer la salle pendant presque une heure.
La setlist posée sur la scène laisse d’emblée présager d’une belle soirée. On notera aussi que Roony a les paroles de chaque morceaux imprimés sur des antisèches A4 posées au pied de son micro. A défaut d’avoir de la mémoire, il a encore de bons yeux car ce n’est pas écrit gros. J’avoue bien volontiers que j’ai aucune idée du line-up actuel de Clan Of Xymox. Il me semblait qu’ils avaient une bassiste, mais elle n’était pas ou plus là. Ils sont trois à entourer Roony Moorings, 2 gars aux machines et un bassiste. Il se charge des guitares en plus du chant.
Le concert débute à 21.00 heures avec ‘Love Got Lost’, puis autres morceaux récents (après l’an 2000 donc). Un pari risqué de commencer par des titres moins attendus. Clairement, ce soir l’album à l’honneur c’est ‘Exodus’ sorti en juin, mais on ne vas pas se mentir, on est surtout venu pour les titres des 20 premières années, pas des 20 dernières. Après, cela ne veut pas dire que l’on ne se laissera pas surprendre en bien.
L’imparable ‘Jasmine & Rose’ lance la série des titres avec des prénoms. Ce morceau sera en effet suivi par ‘Louise’ puis ‘Emily’, moments forts du concert. Roony Moorings a plutôt envie de causer ce soir. Il commence par dévoiler ses talents de polyglotte itinérant, avant de nous expliquer qu’il n’aime pas les lundis (scoop nous non plus), puis surtout s’évertuera à entamer la discussion sur les clichés suisses (montres, coucous, banques, etc.) entre chaque morceau. Le stand up c’est autre métier, difficile d’être bon partout. Il n’empêche que tout le monde semble de bonne humeur et cela fait plaisir à voir.
Le set se termine par un très beau ‘A Day’ de plus de 6 minutes qui était très attendu à voir la réaction du public. Le rappel sera l’occasion de jouer l’autre morceau désiré ‘Muscoviet Mosquito’, mais également ‘Michelle’ pour cloturer cette série de chansons aux noms de femme.
A noter que le groupe a terminé sa soirée au stand du merchandising, ce qui devient rare et mérite d’être souligné.
Merci Le Rez pour cette soirée de nostalgie