Chris Isaak se fait rare en Suisse. Sa venue dans le cadre magique du Montreux Jazz Festival avait ainsi tout d’un petit évènement et c’est dans un Auditorium Stravinski joliment rempli que le « régional » Bastian Baker a eu l’honneur (et le bonheur, ça se voyait) d’ouvrir les feux de la soirée. Le gaillard est souriant, sympa, énergique et il a délivré un pop rock joyeux. Tout ce qu’il fallait pour mettre les spectateurs de bonne humeur.
Reprenant le flambeau pile à l’heure prévue, Chris Isaak a su conserver cette bonne ambiance, n’hésitant pas à plaisanter, voire à pratiquer l’autodérision (notamment en évoquant son costume de scène qu’il a comparé à une tenue de patinage artistique…). C’est d’ailleurs un trait marquant du Californien sur scène : le mec est décontracté et souriant. Proche du public également, lui qui n’hésita pas à traverser tout l’auditorium pour un bain de foule dès la troisième chanson. Le surnom de « King of cool » étant libre depuis le passage ad patres de Dean Martin puis de Steve McQueen, il siérait plutôt bien à Chris Isaak. Mais on digresse sur ces « à-côtés » et on oublie de mentionner le principal : les chansons et, surtout, la voix extraordinaire que le natif de Stockton a su préserver de façon exemplaire jusqu’à aujourd’hui. A 67 ans, il s’agit encore de l’un des rares chanteurs qui peut reprendre du Elvis Presley et faire honneur au King (tout court, celui-ci). Il n’a d’ailleurs pas manqué de lui adresser un joli clin d’œil en jouant – ajout de dernière minute à la setlist initiale – la toute première chanson enregistrée par Elvis, la mythique « My Happiness ». Et bien sûr, « Blue Hotel », « Wicked Game » et autres hits ont été joués, histoire de contenter tout le monde. Enfin, signalons que deux (!) reprises de Roy Orbison – dont l’incontournable « Pretty Woman » – ont également complété la set list. Entertainer hors pair et amoureux du rock ‘n’ roll des origines, Chris Isaak nous a offert une soirée de toute beauté.