Duo devenu trio, Cheyenne s’occupe de vous faire voyager spirituellement à peu de frais. Avec leur blues hanté, les plaines désertiques d’une Amérique encore vierge de l’arrivée des colons apparaît à l’esprit. Rencontre avec la tribu…
Quelle est l’histoire du groupe ?
Rémi : Le groupe a commencé sans moi. John et Dayla se sont rencontrés en 2011. A l’époque ils cherchaient quelqu’un pour le chant. Par contre, lui et moi, nous nous connaissions déjà depuis nos 16-17 ans. Et très vite, après à peine un mois, ils ont eu leur premier concert, au Jaggers. Du coup, ils ont joué comme ça pendant un an, avec une boîte à rythmes. De mon coté, j’en entendais toujours plus parler et je me suis pointé une fois au local. J’étais en gros manque de scène, l’alcool aidant aussi, j’ai essayé de les soudoyer pour intégrer le groupe. Mais voilà, ça marchait bien pour eux dans cette configuration. Le déclic a été le For Noise. Je me rappelle, un dimanche, à midi, après une cuite, le téléphone sonne et c’est John qui me propose de jouer avec eux au For Noise. On a donc commencé à répéter tout l’été et ce fut ma première date avec eux. Et ça fait donc deux ans qu’on tourne ensemble.
Quelles sont vos influences?
John : Je suis quelqu’un qui écoute beaucoup de blues des années vingt-trente et j’essaie d’insuffler cette énergie dans ma façon de jouer et ce que je fais. Dans les groupes actuels, c’est surtout les White Stripes.
Rémi : Pour ma part, j’ai des goûts très variés. J’écoute énormément de hip hop, des trucs très groovy, du R’n’B, de la techno, et le punk rock quand j’étais gamin. Mais avec John, on se rejoint avec Jack White dont j’aime beaucoup le jeu de batterie avec les Dead Weather. J’ai pas vraiment d’icône en fait.
Dayla : Au niveau des voix, ce sont surtout des voix masculines qui me touchent, mais il y aurait PJ Harvey par exemple. C’est une des seules chanteuses qui m’ait inspiré. Mais comme Rémi, c’est difficile de citer une seule influence, surtout aujourd’hui avec le nombre important de groupes qui existent.
En plus du blues, je trouve qu’il y a beaucoup d’influences psyché dans votre album.
Rémi : Oui complètement. On est superpotes avec les Widdershins. Dayla est coloc’ avec le guitariste donc forcément il y a un moment où quand tu côtoies des gens qui sont dans ce genre-là, ça t’influence un peu. Pour moi, j’ai commencé à m’intéresser à la scène psyché grâce à eux et j’aime bien ce côté planant.
John : Ce que je n’aime pas, c’est qu’il y a maintenant une tendance à mettre de la reverb’ et qu’il n’y a pas la pensée initiale qui était à la base du mouvement psychédélique. C’est très facile de mettre du delay, de la révèrb’, des effets, juste pour faire joli et cacher les erreurs. Je ne crois pas que c’est ce qu’on fait. C’est venu naturellement et sans avoir de pensées à vouloir sonner psyché, cela s’est imposé par notre jeu musical.
Rémi : Y a du blues, du psyché, mais je trouve qu’il y a aussi un côté pop sur certains morceaux, du rock pur ou stoner. C’est un mélange de tout ça.
Vous avez travaillé avec Sacha Ruffieux au studio de la Fonderie à Fribourg, comment était cette expérience ?
Dayla : On s’était réservé une semaine entière pour enregistrer, en complète immersion. On était vraiment coupés du monde, on dormait là-bas et on était à fond sur notre travail.
Rémi : C’est un mec drôle et sympa, qui prend du temps, et il a su donner son avis quand il fallait, sans trop nous diriger alors que c’était notre premier album.
Rémi : J’avais pris une semaine de vacances pour l’enregistrement en pensant que ça allait être beaucoup de boulot, même si c’est du plaisir puisqu’on joue notre musique. Et finalement, c’était vraiment une semaine de vacances parce que tu joues toute la journée et même s’il y a une certaine pression, ce n’était pas un horaire ultra carré, rigide. Il y en a qui sont comme ça mais Sacha a toujours été super cool, super avenant.
FICHE CD
‘Cheyenne’
Autoproduction