On dit souvent aux artistes qu’il y a deux moments à soigner dans un show, l’entrée et la sortie de scène. Pour sa dernière soirée, on peut dire que le Chant du Gros a mis le paquet. Retour sur un samedi soir explosif qui a clôturé en beauté le festival jurassien.
Tshaka juniors
A peine 16h, mais le public est venu en nombre à la Scène Déménage pour applaudir Junior Tshaka. Le Neuchâtelois amène un peu de chaleur avec son reggae à la cool. Les spectateur.rice.s chantent tous les morceaux et c’est un vrai plaisir de voir tant d’engouement pour un artiste local. Pour ce dernier festival de l’été, Junior Tshaka n’est pas venu seul. En plus de son groupe, il a fait appel à une chorale d’enfants qui l’a accompagné sur la moitié du set. Un moyen pour ces petites têtes blondes de découvrir l’envers du décor d’un concert, de découvrir de nouveaux styles et de vivre une expérience exceptionnelle. On approuve !
Le regard qui tue
On passe du reggae à la chanson française du côté de la Sainte Scène. Là encore, les fans sont au rendez-vous malgré le froid pour accueillir Marc Lavoine. A son arrivée, on a, pendant quelques instants, l’impression de voir un homme plus âgé qu’il ne l’est. Il donne presque l’impression de se mouvoir difficilement. Mais nos doutes sont vites effacés lorsque les premières paroles sont chantées. La voix est là avec en prime, un regard ravageur et un charme fou. Sous la tente, on chante volontiers avec le français et, lorsqu’il entame ‘Elle a les yeux revolver’, même l’espace presse s’emporte !
Passion et sincérité, on n’a rien fait de mieux
Le concert qui tenait le plus à cœur au festival, c’était celui de Roger Hodgson. Déjà de passage il y a quelques années, tout le monde en a gardé un bon souvenir, tant du côté de l’artiste que de l’organisation et des festivalier.ère.s. Celui qui a composé certains des morceaux les plus connus au monde avec Supertramp arrive sur scène avec un sourire éclatant. Il fait l’effort de parler dans un français presque parfait pour expliquer comment son rhume des derniers jours l’a inquiété car il ne voulait vraiment pas rater cette date. Il s’amuse aussi de voir des enfants au premier rang : « Vous connaissez ça ? Vous n’étiez même pas nés quand je l’ai composé ». Les tubes s’enchaînent et la qualité de la musique est incroyable. Roger Hodgson respire la passion et la sincérité et offre un moment mythique au Noirmont.
Gims, maître de la soirée
Après un passage peu marquant au concert de Broussaï sur la Scène Déménage, retour à la Sainte Scène pour Gims. Le public déborde de la tente, le reste du festival est désert. Et le rappeur ne perd pas de temps : il démarre direct avec ‘Sapé Comme Jamais’. Logiquement, tout le monde se met à danser et à chanter aussi fort que les enceintes. La bonne humeur est au rendez-vous et, contre toute attente, les enfants s’amusent autant que leurs parents et leurs grands-parents. On n’aime ou on n’aime pas mais on ne peut pas nier le fait que les hits de Gims sont accrocheurs et funs. Certainement le plus grand succès de cette 28ème édition du Chant du Gros !
Enfin un festival qui programme du metal
Le choc risque d’être rude pour certain.e.s festivalier.ère.s. Alors que Gims vient de terminer sur la Sainte Scène, Mass Hysteria démarrent sur la Scène Déménage. Et quel bonheur d’entendre ces guitares lourdes et ces breakdowns ! Le choix du groupe est d’ailleurs parfait. Qui de mieux que Mass Hysteria pour montrer au grand public que les métalleux sont bon-enfants ? A peine arrivés sur scène, les français préviennent : « Amusez-vous, ouvrez ce circle pit et si quelqu’un tombe vous le relevez ». Certains s’étonnent de voir des enfants au premier rang et se rendent vite compte qu’ils ne risquent rien. Le public arrive petit à petit. Amateurs et curieux se mêlent à la foule dans la bonne humeur. Les français termineront le show en faisant monter des dizaines de personnes sur scène pour finir dans la convivialité.
Au Chant du Gros, Mass Hysteria sont devenus en quelque sorte devenus les ambassadeurs du metal dans les festivals dit mainstreams. Alors merci à l’organisation d’avoir pris ce « risque » et on espère que le Chant du deviendra un modèle en la matière.
Skip The Use, meilleure clôture de l’été
On reste dans le rock pour le dernier concert de la Sainte Scène puisque c’est Skip The Use qui a pour tâche de clôturer le festival. Et on ne va pas se mentir, en toute objectivité (ou pas), c’était la meilleure clôture de l’été. Skip The Use c’est de l’énergie, de la spontanéité, de l’humour, du rock dansant qui permet de se défouler. Comme à chaque prestation, Mat mène le show et donne tout ce qu’il a. Nos yeux le voient presque flou tant il saute dans tous les sens. Il ne se fait pas non plus prier pour prendre un bain de foule, seulement quelques minutes après être arrivé sur scène. Le public est plus nombreux de morceau en morceau et tout le monde se prend au jeu lorsque le chanteur lance un mouvement de foule. Comme Mass Hysteria, Skip The Use ont cette force d’inspirer la bonne humeur et le respect entre les spectateur.rice.s et c’est pour ça qu’ils attirent la foule, même au milieu d’une programmation pas vraiment rock.