Oubliez tout ce que vous savez sur Cardiac, le groupe se met à poil sur son nouvel album ‘Olas y rocas’ et Ricardo s’en explique dans Daily Rock !
Pourquoi cette envie d’enregistrer en acoustique ?
C’est venu naturellement, nous avions fait déjà quelques ballades par le passé mais l’idée de faire un disque en entier c’est quelque chose qu’on a pris au sérieux le jour où a monté un petit unplugged, suite à une demande de concert. On s’est senti drôlement à l’aise et heureux. On avait besoin de s’exprimer autrement, de se sentir vivant artistiquement. On avait besoin d’une épreuve de feu, d’une mise en danger et de se mettre à poil !
C’est pas du folk non-plus, l’étiquette rock te convient ?
C’est difficile à dire car on n’a pas cherché à rentrer dans un mouvement en particulier. Je pense qu’il y a ce côté rock unplugged de la scène de Seattle des années 90, du blues, un poil de reggae, du post-rock je ne sais pas vraiment car on n’a pas encore du recul.
Ça a changé quelque chose à votre façon de travailler?
Oui, on a d’abord composé les structures des morceaux qu’on a meublés au mieux pour laisser place à nos invités de luxe. F. Desbaillets (basse, cigarbox,bottleneck), J. Graz (violloncello), J.F. Gandolfo (piano), C. Dominguez (harmonica), percussions (Somogo) et mon père qui récite un poème. Et puis, on s’est rendu à deux studios simultanément : Ignition Prod (avec Benoît Boulian et Didier Bender) et au Downtone Studio (avec le grand Thomas Betrisay ‘Drop’). On a travaillé avec plein monde dans des endroits différents, ce qui a particulièrement enrichi l’album.
Comment s’est passé l’enregistrement ?
Super, mais on est parti en studio sur un coup de tête et un peu à l’arrache, sans calculer, sans réaliser vraiment dans quel pétrin on s’était mis ! Heureusement pour nous les invités et nos techniciens ont compris ce qu’on voulait faire alors qu’on n’avait jamais fait ça avant. Pour commencer on a enregistré les guitares et les batteries en un weekend, après on a compris qu’il nous faudrait un peu plus de temps pour le reste. Le tout on peut dire que ça été un processus laborieux avec un grain de folie et beaucoup de litres de mojitos.
Vous avez rencontré des difficultés supplémentaires du fait de ce changement?
Passer du metal ou hardcore à l’unplugged c’est un état d’esprit à priori différent, une autre façon de jouer de son instrument. Il a fallu un processus d’adaptation mais on ne voulait pas changer ce qu’on était pour autant. Quand on écoute le disque on sent que c’est pas un groupe conventionnel qui joue.
‘El hijo de Peter Pan’ parle de la jeunesse éternelle, c’est un thème qui te tient à cœur ?
Ce morceau parle du syndrome de Peter Pan, de la peur des responsabilités et du style de vie bohémien. À travers mes textes je m’amuse mais j’apprends aussi énormément sur moi. Cela me permet de grandir des fois, de prendre du recul sur ma vie, d’en rire ou d’en pleurer.
Il y a aussi ‘El ultimo dia de mi juventud’, littéralement : le dernier jour de ma jeunesse, tu as peur de vieillir ?
C’est clair que je n’aime pas vieillir, j’aime me sentir jeune comme au premier jour. L’angoisse du temps qui passe est un de mes sujets préférés. Ce que tu as aujourd’hui tu ne l’auras pas demain. C’est très difficile en tant qu’être humain d’accepter que le temps passe. Lorsqu’on y arrive parfois, on peut s’ouvrir des nouvelles portes dans la vie et faire reculer nos peurs les plus profondes.
L’album va aussi sortir en Espagne, comment penses-tu que va réagir votre public, plus habitué à du gros son ?
Oui l’album sort aussi là-bas. La réaction du public on en sait rien, à priori les fans de metal seront pas de la partie, mais qui sait, les rockers sont peut-être bien plus ouverts d’esprit qu’on le croit ! Pour faire ce disque on a été influencé par d’autres rockers !
«Olas y Rocas»
Daily Rock Records /Putos Rec./Urgence Disk