Oh putain ! Le Deathcrusher Tour s’arrête à Genève pour une date qui va voir converger vers l’Usine tous les fans de gros bruits qui se respectent la moindre. L’affiche – des plus bandantes – propose aux amateurs de grande musique trois légendes de la scène extrême originelle, une légende du thrash ainsi qu’un incontournable du monde gras romand. Il m’apparaît nécessaire de souligner ici qu’Herod ne se contentera pas de fouler la scène de genevoise en compagnie de tout ce beau monde puisqu’ils se tapent la totalité de la tournée y compris la partie britannique sur laquelle les locaux de l’étape – Napalm Death donc – ne seront pas de la partie.
Les Vaudois d’Herod seront certainement en levée de rideau pour cette date et il est nécessaire de mentionner que louper ce premier groupe en arguant qu’il s’agit d’un produit du terroir serait criminel ! Herod, dont la dernière plaque en date ‘They Were None’ écrase sa chatte, est un must en matière de gros metal bien gras technique flirtant avec les plans indus, core et sludge. Ces gars proposent un show visuel à couper le souffle. Faites passer le mot de Dieu !
Comme je ne connais pas le déroulé de cette soirée, j’aborderai donc le quatuor de grosses pointures dans mon ordre de préférence ! Et toc ! Je fais l’iconoclaste en débutant par les vétérans de Carcass. Une formation aux origines diverses qui a fait les beaux jours du death des débuts en proposant, en plus de visuels bien gore, des compos bien barrées et brutales. Le temps passant, Carcass se bonifiant – comme le gros rouge – a abordé son art sous un angle plus technique quand il s’y consacrait puisqu’il s’agit là d’un collectif ayant vu pas mal de monde défiler et s’étant mis en sommeil de longues années durant. Les gimmicks grind d’antan semblent bien loin à l’écoute de leur production de l’an passé : ‘Surgical Steel’ qui lorgne vers un thrash assez commun.
Les Canadiens de Voivod, vieilles gloires de la scène thrash des débuts, ont effleuré tous les styles connexes et explorés pas mal avant de revenir aux origines de manière pas toujours cohérente. Je garderai en mémoire que leurs albums d’antan sont grandioses même si jamais plus ils ne parvinrent à me faire vibrer autant qu’avec ‘Tribal Convictions’ un titre sorti en mille-neuf-cent-quatre-vingt-huit. Ceci même quand trois ans plus tard ils prirent tout le monde à contre-pied avec le chef-d’oeuvre progressif qu’est ‘Angel Rat’. On attendra avec impatience les standards thrash des temps jadis et savourera tranquillement la haute technicité du groupe capable du meilleur.
Autre légende de la scène death US des débuts : Obituary ; le groupe sans concession qui arrive encore a créer le buzz en sortant un clip sous forme de dessin animé qui a fait se poiler la blogosphère pas plus tard que cet été. Du grand art à nouveau avec cette valeur sûre du metal estampillé bourrin. Contrairement à une grande majorité de vieilles gloires, ces types continuent à proposer de nouvelles prods hyper puissantes dans un registre cohérent. Ok ils ne prennent pas de gros risques artistiques, mais exercent avec talent leur art depuis des lustres en restant carrément au top. Leur show assassin du Hellfest de cette année m’a une fois de plus troué le postérieur et c’est avec un plaisir pas du tout dissimulé que je les retrouverai pour cette nouvelle prestation qui sera dévastatrice à n’en point douter. Qu’ils jouent du vieux ou du neuf, on s’en tape c’est imparable dans tous les cas.
Honneur à Napalm Death même si on en viendrait à se demander s’ils n’ont pas oublié un truc en Romandie tant nous les voyons par ici ces derniers temps. Là aussi nous avons une sensation forte assurée. La bande à Barney, qui a fait les beaux jours de la scène extrême du début, est revenue au top – après un petit passage à vide – depuis belle lurette et il me tarde de me cogner une fois de plus leur gros plans de malade mentaux : un mus du genre. Bien plus fins qu’ils n’y paraissent, les anglais excellent dans leur style ; un style musical auquel ils ont donné ses lettres de noblesses. Je ne me lasserai jamais de leurs concerts et en balançant ‘Apex Predator – Easy Meat’ cette année, ils ont prouvé de belle manière que la machine dévastatrice fonctionne encore à merveille.
Je vous attends nombreux pour fête dignement cette fiesta itinérante dont l’affiche me laisse pantois !