Formé en 2018, le duo indie pop Caprices vit ses balbutiements et, dès l’année suivante, signe un contrat avec la maison de disque Mungo Park Records. Après deux extraits lancés en 2023, c’est le 15 octobre 2024 que la formation montréalaise publie officiellement son tout premier mini-album Le commerce des sentiments.
Paul Zakarivan, auteur des textes, et Catherine Laurin, violoniste et pianiste, unissent leurs voix et leurs expériences professionnelles respectives sur quatre compositions écrites avec le guitariste Louis Lafontaine. Caprices se révèle par un univers poétique qui erre entre chanson française contemporaine et pop urbaine. Réalisé par Ariel Coulombe – du groupe rock ARIEL – ce premier opus est enregistré au studio Manic6, situé dans les locaux des Studios de Rouen à Montréal.
Dès ses premières notes, la pièce Saint-Laurent la nuit nous plonge dans une ambiance de vie nocturne montréalaise par sa rythmique aux lignes de basses rondes, où se marient les vers et la danse. Puis, on s’envole vers Vancouver où on retrouve des éléments de trip hop et de pop orchestrale qui nous évoquent un voyage cinématographique. La qualité des morceaux nous frappe par ses arrangements de cordes délicats et de ses textes littéraires. Ceux-ci mettent en lumière de manière métaphorique les dilemmes de la vie d’artiste ou bien de la compréhension de soi. Paul Zakarivan est un auteur doué qui joue avec les allitérations et les assonances et qui, surtout, s’amuse avec les images et les contrastes. Le style musical de Caprices ne s’étiquette pas facilement, mais celui-ci reflète un mélange d’influences allant d’Alain Bashung à Portishead dans un esprit à la Luc Plamondon.
« Une autre fissure aux plaques tectoniques de mon cœur
Une blessure, un murmure, dans le Pacifique
C’est l’océan des leurres »
–Vancouver
Le registre vocal de Paul, plus limité, se déploie en récitant les couplets descriptifs. Catherine, qui possède un style plus lyrique et mélodieux, s’empare des refrains et, comme une muse, contribue à l’attrait des chansons. Sa voix cristalline se fond parfaitement sur Cagibi, morceau enjolivé, entre autres, par la harpiste Coralie Gauthier. Cette alternance entre les deux interprètes n’est pas sans rappeler la signature sonore de Leonard Cohen et son chœur féminin. À noter qu’une version remixée de Vancouver, signée Miro Belzil, est incluse et propose une facette radiophonique de la pièce.
« Il y a un livre sur le KGB dans mon Cagibi
Et depuis cette nuit, c’est mon alibi »
–Cagibi
Avec Le commerce des sentiments, le duo Caprices offre un cocktail de chansons finement concocté et qui, déjà, dégage une personnalité qui lui est propre. Dans une volonté d’innover sans toutefois chercher à réinventer la roue, ce premier mini-album relève le défi d’établir les bases d’une identité artistique.
