Vainqueurs du Swiss Live Talents en catégorie metal, les Vaudois de Camion confirment leur position sur l’autoroute avec un deuxième opus.
Question prévisible : pourquoi Camion ?
Réponse prévisible : pouet, pouet. Plus sérieusement, le premier batteur avait eu l’idée d’appeler le groupe ‘Truck’, et puisqu’il y a trop d’anglicismes partout on a décidé de changer en ‘Camion’. Après, les paroles sont en anglais, ça on peut pas y couper, en partie parce que notre chanteur parle anglais, et en partie parce que le français sonne pas.
Dans la même lignée, pourquoi ‘Bulls’ comme titre pour votre deuxième opus ?
On avait au départ le fantasme de mettre un taureau en visuel et de l’idéologie que ça pouvait évoquer. Pour la petite histoire, le taureau qu’on trouve sur la pochette est en fait une statuette en roche volcanique, et la photo a été prise sur le sommet d’un volcan. Notre premier album s’appelait ‘Balls’ et ça faisait un effet d’écho, mais c’est un peu une belle coïncidence.
C’est quasiment devenu courageux de sortir un album physique, que pensez-vous de l’avenir du disque?
Pour l’instant, il y a encore des gens qui achètent des disques. Mais au-delà d’un aspect commercial, on le fait surtout par passion. On voit le CD comme une carte de visite, pour le diffuser aux journaux, aux radios, etc. On est peut-être vieux jeu, mais on a grandi avec des CD’s, et on reste aussi attachés à l’objet physique. On aurait pu opter pour le vinyle, mais c’est beaucoup plus cher. Dans tous les cas, ce n’est pas parce qu’on a un format physique qu’on ne peut négliger la diffusion sur internet, en matérialisé ou dématérialisé. Après, il y a aussi une question de crédibilité, parce que ne pas sortir ni vinyle ni CD, et tout balancer sur internet en espérant trouver des dates et vendre des t-shirts, c’est pas possible. Peut-être dans vingt ans, mais pas maintenant.
Que pensez-vous de mettre à disposition la musique en téléchargement libre?
C’est dans l’ère du temps, ça part d’une bonne idée, mais ça va trop loin. Pourquoi pas mettre par exemple la moitié à disposition, pour faire du teasing pour l’album, les appâter. Nous avons décidé de streamer chaque morceau, mais dans le cas où l’auditeur aurait envie de ‘posséder’ la musique, on l’encourage à acheter l’album. Après de toute façon, ça se retrouve gratuitement sur internet tôt ou tard, sur un serveur louche en Amérique du Sud ou en Russie.
Photos : Stemutz
FICHE CD
‘Bulls’
Hungry Ghost Productions