Parfois, dans l’année, tu te balades en fest et tu tombes sur des groupes d’ouverture qui te scotchent. Pourquoi ça te scotche ? Déjà, parce que souvent c’est tôt le matin, pour t’emballer va falloir trouver un truc pertinent et surtout qui réussisse à faire disparaître les derniers relents de la soirée de la veille. Bref c’est jamais gagné, mais tu tombes sur Bottle Next, ce mec derrière sa gratte sèche qui envoie sec, ce batteur juste magistral, et, pour couronner le tout, il y a du sax baryton sur certains morceaux… moi je dis bingo. Et là tu regardes pour trouver du son et c’est là que tu penses : mais pourquoi on est passé à côté de la chronique de leur album dans l’année ? Bon, mieux vaut tard que jamais, on va vous parler un peu de Bottle Next, ce duo atypique issu des régions de l’Est de la France qui, après plusieurs démos et mises en vidéo de morceaux, a sorti en milieu d’année son premier album « Bad horses ».
On pourrait s’attendre à un énième groupe de pop, pas forcément toujours terrible, mais loin de se cantonner dans ce style, le duo surbooste sa musique, pour le plus grand plaisir de nos esgourdes. Des tempi oscillant donc, alliés à une grande maîtrise instrumentale et à un timbre vocal des plus canons. Le morceau d’introduction pose bien les marques, ça va envoyer, ça va être carré et ça risque d’être un vrai feu d’artifice. Des breaks qui tabassent, des plans de batterie au poil, un groove énorme, et un chant très varié. D’ailleurs on va bien voir que les styles balayés le sont également. Il n’y a qu’à entendre le changement de tempo sur le deuxième titre. Et puis il y a cette subtile violence, ce jeu de batterie avec cette guitare électro acoustique… comme quoi, pour bien faire il n’y a pas forcément besoin d’une batterie qui blaste, d’un mec qui beugle comme un damné, et de guitares qui vomissent des notes à n’en plus finir. L’ajout du saxophone baryton sur ce titre est juste énorme, tout comme l’ajout des samples electro sur « Age of Beauty ». Ce titre est magnifique d’ailleurs. Et puis franchement, dans la technique musicale c’est franchement du bel ouvrage. Vous entendrez également (car oui, vous allez me l’écouter ce putain d’album !) que les sonorités varient également, tantôt explosives, tantôt plus obscures, tantôt plus détonantes, souvent très surprenantes, comme par exemple sur « Machines ». Mention spéciale pour le titre éponyme, une mise en place au poil pour un résultat des plus réussis.
Bref on ne va pas vous en mettre une tartine. Si vous avez envie de changement, je crois que cet album est pour vous.