Au début du mois de Mai, je suis allé traîner du côté de la Franche-Comté et au détour d’un bar mes oreilles ont frémi au son des Boobs Collection, un nom charmant qui m’a de suite donné envie de leur donner la parole.
Daily Rock France: Les boobs c’est qui ?
Meg : Y’a Jink au Chant, y’a Meg à la guitare et au Backing Vocal, y’a Max à la basse et Backing vocal, y’a Dams à la batterie et Mlle Abby en Sign Girl qui défile sur scène à la manière des matchs de boxe avec des pancartes et diverses mise en scène de son cru après que notre chanteur Jink ai exposé le concept de la chanson. C’est notre égérie !
Daily Rock France : Expliquez-nous un peu ce que vous faites et qu’elles sont vos influences ?
Meg : Ce qu’on fait c’est du Hard and Roll à l’ancienne influencé par des groupes comme Alice Cooper, les guns beaucoup, pour ce qui est des groupes plus récents on aurait dit « Backyard Babies, Hardcore superstar ». On est assez old school, entre guillemets, avec un petit côté punk et un petit côté Southern. On fait ce qui nous plait en fait, on joue un morceau s’il s’intègre au set c’est parfait si ça colle pas on le dégage.
Daily Rock France : Actuellement vous travaillez à l’enregistrement d’un mini album, avec qui travaillez-vous et où ? Et comment se passe le processus de composition ?
Meg : On a déjà enregistré à l’heure actuelle, on va presser dans les jours qui viennent. On a bossé chez Indir studio à Belfort, un petit studio indépendant le « Indie ear » qui appartient aux « Rebels Assholes » qui est un groupe local qui a beaucoup plus de renommée que nous, avec quelques tournées à l’étranger. Je l’ai rencontré grâce à la patronne d’une de nos salles de concerts les plus vieilles à Nommay au Pinky Bar donc grâce à sa patronne Gigi, et on s’est retrouvé à discuter avec eux via mail interposé, coup de téléphone, on a défini un budget on y a été. On a enregistré 4 morceaux en trois jours, c’est eux qui ont masterisé aussi l’album et là on vient de recevoir les autorisations nous permettant de presser les albums donc ça devrait être fait rapidement ( NDLR : Depuis l’album est disponible dans le Leclerc de Belfort notamment.)
Quant au processus de composition, ça fait déjà 5 ans qu’on compose, on a déjà un EP et le futur album de prêt, on va déjà sortir celui-là histoire de donner l’eau à la bouche aux gens, grâce à cet Ep on va pouvoir démarcher les grosses structures pour voir si on peut pas bouger jouer dans d’autres régions voir dans les pays frontalier en espérant qu’ils soient réceptifs à notre style.
Jink : Après pour l’écriture le pilier c’est Meg quand même, il a composé la plupart des morceaux, il a écrit une bonne partie du chant quand je me suis barré et après quand je suis revenu je me suis réapproprié les choses.
Meg : on avait un deuxième grateux qui a dû partir pour des raisons d’études c’est devenu le bordel on a réajusté la chose. Mais en général ça se passe dans le local, on commence par trouver un refrain, on compose autour et après let’s go.
Daily Rock France : Pour enregistrer cet album vous avez employé le crowdfunding. Est-ce que ça a bien marché ? Et pourquoi avoir choisi de faire cela par cet intermédiaire ? Est-ce que ce système profite de vous ?
Jink : On a choisi ce mode car on n’avait tout simplement pas le budget. On a tous une vie différente, des objectifs et des modes de vie différents y’en a qui travaillent, moi et Meg on est plus free. Malgré les lives y’a pas souvent de cachet donc faut se débrouiller pour récolter de l’argent et ce système de financement participatif nous convenait. On a réuni 80% du financement, on a même été surpris par certains dons qui étaient assez conséquents et finalement on a dû mettre au bout.
Meg : Il a fallu mettre au bout mais on n’est pas les seuls les 58 Shots aussi. Quand tu vois le nombre de projet qu’il y a sur la plateforme KIssKIss et la communication qui y’a autour de ça c’est presque impossible si t’es pas une star de remplir le contrat. Après il est vrai qu’il y a un véritable problème autour de la communication : on a dû le faire nous-même sur les réseaux sociaux ou pendant les concerts. Les gens savent pas que si tu fais un don à un groupe c’est déductible de leurs impôts et y’a des gens qui eux le comprennent et qui te font des donc hallucinants. Chacun a fait en fonction de ses moyens et de son niveau d’implication.
Jink : Après de là à dire que KIssKIss profite de toi, oui puisqu’ils te prennent une commission mais c’est le jeu.
Meg : Ouais et pis c’est du don, la législation française n’a pas encore mis son nez la dedans, il y a donc des choses encore faisable avec, mais le jour où ils flaireront la poule aux œufs d’or ça va devenir difficile.
Daily Rock France : Est-ce que les salles locales donnent leur chance aux groupes locaux?
Jink : Alors déjà au niveau local il faut avoir de bonnes salles. Nous a un respect total inconditionnel à Sabino et l’atelier des môles, voilà une salle qui donne des opportunités aux groupes locaux. Il nous a pris un peu sous aile après une fête de la musique y’a deux ans. En sortant de scène il nous a proposé de faire la première partie d’un groupe, on a choisi Black Rain, on n’a pas réfléchit deux secondes, ils sont français donc on va pouvoir communiquer. Point de vue notoriété en France ils sont connus on a va donc pouvoir apprendre plein de choses, et ça c’est super bien passé. On a appris pas mal de choses avec eux et ça c’est bien car ce n’est pas forcément les ricains qui débarquent qui jouent et qui se cassent en prenant pas forcément en compte le public français. Par ailleurs les Môles c’est la seule salle indépendante avec une prog avec de belles choses et si t’es un groupe local et que tu vaux le coup ils te fileront toujours un coup de main. Pareil Sabino a dépanné les Sticky Boys pour un concert car la salle où ils devaient se produire a été victime d’une fermeture administrative et on a pu jouer avec eux, c’était une superbe occasion d’apprendre encore et toujours.
Daily Rock France : Y’a quelques temps vous avez gagné un tremplin local qui vous a permis d’aller botter des culs à Paris. Resituez-nous la chose : est ce que cela vous a effectivement apporté quelque chose ?
Meg : Le tremplin Gibus Rock Festival plus jamais. C’est de la merde. C’est éducatif. C’est à dire que payer 300 euros pour se retrouver avec 12 groupes qui ne respectent pas le contrat c’est moyen. Nous, notre expérience a été bizarroïde car le jury du gibus n’est pas venu pour la final régional, c’est donc les Môles qui se sont chargés de l’organisation et du jury final. La communication avec la salle parisienne a été laborieuse. On avait gagné la finale régionale, on devait retirer dans un endroit précis. Quand on est arrivé pour le retirer personne n’était au courant. Pour la finale il fallait écrire une chanson en français, on a été deux groupes à la faire cette chanson et le groupe qui a gagné n’en a pas présenté. Alors quand tu signes des contrats et que rien n’est respecté j’me dit que c’est un peu du foutage de gueule. Après c’est un milieu rock’n’roll on sait ce que c’est ce n’est pas grave mais bon. Mais c’était nul franchement on ne referait pas. Après humainement avec les autres groupes c’était génial mais pour le reste plus jamais. Si on a un conseil à retenir et à donner : n’importe quel tremplin où on vous demande de l’argent ne le faites pas c’est une perte de temps et d’argent. Y’a eu plein de choses autour de ça hormis nous enrichir sur ce qu’il ne faut pas faire ça nous a riens apporter du tout sur le CV.
Daily Rock France : Vous avez dernièrement tourné un clip ? Avec qui avez-vous bossé ?
Jink : On a tout fait en interne on travaille avec un petit jeune Julien Porcher de « Rodaprod » qui se lance dans le boulot de monteur et qui a presque du matériel plus pro qu’un pro. Il adore notre son il croit en nous. On a tourné avec deux trois personnes et avec du bon matos. Pour ce qui est du montage on va tout faire nous-même.
Meg : On a fait ça chez les Rumbllers à Valentigney ils nous ont prêté deux bagnoles mauves au couleur du groupe, on a fait un clip entre Airbourne et Blackstone cherry au milieu de bagnole américaine et on va vous balancer du gros son ricains.
Daily Rock France : Les mecs comment vous est venu ce nom de boobs collection parce que derrière faut assurer avec une belle collection pour satisfaire le public ?
Meg : Boobs collection est sorti d’une répète on a réfléchit beaucoup on voulait le mot « collection » dedans. On souhaitait pas avoir un nom dark mais un truc fun, rigolo, esprit rock’n’roll et qui y’a –t-il de plus rock’n’roll qu’une collection de nichons. Et toute l’imagerie du groupe tourne autour des boobs collection. Maintenant c’est au public de nous montrer ses nichons (rires collectif) !
Daily Rock France : Qu’est ce qu’on pourrait faire pour donner plus de visibilité aux groupes locaux pour que ceux-ci puisse se faire embaucher dans des labels et avoir au moins une chance de sortir leur épingle du jeu. On voit tellement de groupes, beaucoup ne cherchent pas à se professionnaliser mais si tout le monde le souhaitait comment pourrions-nous faire pour que ces groupes accèdent à des scènes plus importantes et des labels.
Jink : Déjà ce que tu fais avec Daily Rock est un premier pas puisque tu laisses les groupes locaux parler ce qui est plutôt rare pour un mag ou un webzine.
Meg : Après faut pas présenter la chose comme ça : qu’est-ce que toi tu veux pour ton groupe. Si tu veux faire quelque chose faut te bouger et envoyer le bois. Nous on est resté à composer dans notre cave et quand on a pris le taureau par les cornes on a dit on envoie maintenant. Mais faut pas se freiner faut pas avoir peur d’aller discuter avec les mecs du milieu pour te faire connaitre. Tu tombes sur des gens qui t’aideront et d’autres qui t’enfonceront.
Daily Rock France: Quels sont les projets des boobs maintenant ?
Meg : Sortir notre Ep, en faire la promo, faire la release party à l’atelier des môles quand Sabino nous donnera le feu vert, trouver d’autres dates et se faire connaitre.
Daily Rock France : Un dernier mot ?
Collectif: Boobs String et Rock’n’roll
Merci aux Boobs Collection pour le temps pris !
