Vingt ans de moyenne d’âge pour ce quatuor rétro, qui distille un rock-blues couillu. Le groupe a rapidement été remarqué (et signé) par Nuclear Blast. Lors de leur passage au Montreux Jazz, second concert en terre helvétique, le bassiste Zak Andresson se confie au micro du Daily Rock.
Quels furent les challenges pour ce premier album ?
Avant d’être signé chez Nuclear Blast, on ne pouvait pas se permettre d’aller en studio, on allait dans des caves et on enregistrait à la maison. Maintenant que nous sommes signés, on peut bosser comme des pros. Lorsque le groupe a débuté, notre guitariste vivait en France, moi j’étais en Suède, Dorian vient de terminer ses études… Nous n’étions pas toujours au même endroit, ce qui justifie le temps pris pour faire enfin un album.
Vous venez de trois pays différents : comment vous êtes-vous rencontrés et pourquoi avez-vous décidé de fonder ce groupe?
J’ai rencontré Elin en Californie : elle passait des vacances là-bas. Je l’ai entendue chanter et nous avons commencé à faire de la musique ensemble. Mais nous n’avions pas décidé de fonder un groupe, c’était juste pour le fun. Mon frère jouait de la batterie et nous avons enregistré des démos et les avons mises sur internet. Les retours furent rapides et excellents. Cela nous a fait réaliser que l’on pourrait envisager ça de manière plus sérieuse. Dorian est entré en jeu à ce moment-là. Nous l’avions vu jouer six mois plus tôt et avions été soufflés par son talent malgré son jeune âge. Je l’ai contacté sur Facebook, nous avons commencé à parler et à enregistrer des démos. Il enregistrait ses parties alors qu’il vivait encore en France. Notre premier EP, ‘Bliss’, a été sorti de cette façon. C’est ainsi que le groupe est né. Mais nous n’avions jamais joué avec Dorian en vrai ! [rires]
Vous êtes influencés par des groupes sixties, seventies, mais avez monté votre groupe au moyen d’internet !
Pour moi, lorsque j’ai découvert ce type de musique, j’ai découvert quelque chose de nouveau. Je n’ai pas grandi avec ces groupes. En particulier, j’ai découvert des groupes un peu plus obscurs de ce que l’on connaît actuellement : tout le monde connait Hendrix, Led Zeppelin, mais il y a des groupes géniaux comme Captain Beyond, Cactus, la liste est longue. Lorsque tu découvres des centaines de groupes du genre, tu peux creuser toujours plus profond. J’ai aussi commencé à collectionner des vinyles, c’est très addictif, tu pars toujours à la recherche de trucs encore plus improbables. Lorsque nous avons commencé Blues Pills, nous n’avions pas décidé de faire du rétro, c’est juste ce qui est ressorti par rapport à nos influences musicales.
Ce que j’aime particulièrement, c’est le fait qu’il y a une âme, plus d’émotions dans la musique des sixties que dans la musique actuelle. Il y avait des limites techniques : pas d’ordinateur, un certain temps à disposition pour ton vinyle, tu ne pouvais pas corriger tes erreurs, elles allaient sur l’album. Cela met plus de vie dans ta musique. Je pense qu’il y a beaucoup de groupes que j’aimerais encore plus s’ils avaient laissé ces imperfections, et pas tenté de les réparer sur l’ordi. Cela tue l’âme. L’album a été enregistré et mixé en analogue. Notre producteur et ingénieur n’a même pas d’ordinateur dans son studio.
Nuclear Blast fait une promotion énorme pour Blues Pills : c’est un des plus gros labels de metal. Vous vous sentez un peu stressés d’être signés sous un label aussi gros ?
C’est génial, c’est un rêve devenu réalité. Nous les avions contactés car nous aimions des groupes qu’ils ont : Graveyard, Witchcraft, Kadavar. Nous leur avons envoyé nos morceaux car nous avions certains points communs avec ces groupes. À notre plus grande surprise, ils ont aimé ce que nous faisions. C’est un tout nouveau monde qui s’ouvre à nous : faire des interviews par exemple, nous n’y sommes pas habitués. On va s’y faire je pense, ça fait partie du truc!
FICHE CD
‘Blues Pills’
Nuclear Blast Records
www.bluespills.com