Après les Allman Brothers , le sud des Etats-Unis allait être incarné par un nouveau groupe féru de blues, de country, et de rock. Issu du même état que les fameux frères Allman, Blackberry Smocke a sorti un premier album qui est, pour notre époque, ce que fut le live at Fillmore pour les années 70.
Sauf que, alors que le live au Fillmore popularisait ce rock que l’on qualifie de sudiste, le premier album de BlackBerry Smoke semblait le sortir d’un long sommeil. Sorti la même année que les premiers exploits classics rocks de Rivals Sons, Blues Pills et autres Kadavar , le disque annonçait aussi la déferlante classique rock qui commence enfin à prendre de l’ampleur.
Après cette sortie remarquée, Blackberry Smoke à démarré son ascension dans le Sud des Etat-Unis. Sous l’œil bienveillant de ses héros, dont il effectue les premières parties, le groupe se constitue une armée de fans.
Aboutissement de ce parcours héroïque, les musiciens apparaissent sur un album live de Lynyrd Skynyrd en 2015. Dans le même temps, ils auront sorties cinq disques remarquables, avant de s’autoriser une récréation en participant à un hommage à Led Zeppelin.
Mais, ne comptez pas sur moi pour citer point par point les éléments rapprochant le groupe des grands du rock sudiste. Dès le premier album, Blackberry Smoke a su créer son propre son, jouant sur la beauté de ses compositions, qui bercent l’auditeur de mélodies réconfortantes.
Nous voila donc face à ce »Find A Light » , sorti cette année, et qui ne fera qu’ajouter à l’admiration que l’on peut ressentir pour les sudistes. Les couleurs de la pochette font fortement penser au premier album du groupe, et ce n’est pas un hasard.
Plus varié que son prédécesseur, »Find A Light » couvre toutes les facettes d’un groupe que l’on croyait connaitre par cœur. Loin de se contenter de copier les mid tempos de ses dernières productions, le gang fait feu de tous bois, multipliant les registres dans une grande fête rock’n’roll.
L’album s’ouvre sur « Flesh and Bone », dont la batterie tribale semble venue des tribus apaches. On peu d’ailleurs saluer la frappe lourde et pleine d’autorité de Brit Turner, qui parvient à être aussi juste sur les passages bluesy que dans les rocks plus énervés.
Le groupe est passé maitre d’en l’art de produire des rocks carrés, entrainant, et qu’il adapte à toutes les sauces. « I’ll keep ramblind » est une merveille de boogie blues, transcendée par des refrains gospels irrésistibles.
Mais, pour ajouter de l’impact à ses riffs festifs , Blackberry Smoke prend le temps de calmer le jeu. On ne pourra que souligner la beauté de la mélodie country de « I’ve Got This Song » , digne des sommets nostalgiques d’ « Harvest » de Neil Young. Quelques minutes plus tard , « Mother Mountain » referme l’album sur une charmante ballade acoustique.
On pourrait encore écrire des pages sur la beauté de ces blues mélodiques, et le plaisir simple d’écouter ces rocks enjoués. Mais le mieux reste encore de se taire et d’apprécier le talent d’un groupe qui, brique par brique, construit un monument discographique qui risque d’être encore célébré des années après sa séparation.
»Find A Light » est un nouvel album plein de classe, porté par des guitares dont les mélodies guérissent l’âme et réchauffent le cœur.