Près de 20 ans après leurs débuts, les pointures du rock californien confirment que le rappel, c’est pour début 2018. Peter Hayes nous raconte.
Vous serez en tournée américaine cet automne et en Europe cet hiver, vous venez d’annoncer un nouvel album, vous semblez assez occupés !
Oui, nous avons eu assez de temps libre. C’était le moment de faire des choses, de voir si les gens voulaient toujours écouter notre musique.
Vous avez traversé beaucoup durant ces dernières années, qu’est-ce que ça fait de revenir aux affaires ?
Je ne suis pas sûr qu’on soit déjà de retour aux affaires… [rires] C’est agréable d’avoir terminé l’album, mais il nous reste encore pas mal à faire. Il nous reste du mastering et plus qu’à trouver la manière de le jouer en live, c’est toujours assez intense pour les nerfs. Je me demande toujours si les gens auront envie de l’entendre.
Que vouliez-vous dire par ‘Wrong Creatures’ ?
Je pense qu’on a voulu évoquer l’idée de se sentir au mauvais endroit, au mauvais moment, en train de faire les mauvais choix. C’est ouvert à l’interprétation, mais c’est ce sentiment d’être né au mauvais endroit.
Après un peu moins de 20 ans, est-ce que vous gardez la même énergie ?
On essaie ! En ce qui me concerne, j’essaie de le résumer à la chance que j’ai de pouvoir faire ça, de pouvoir en vivre. J’essaie de garder les choses à ce niveau, on a de la chance si les gens veulent toujours venir à nos concerts ou écouter nos albums. J’essaie de rester conscient que ma musique reflète juste mon opinion et qu’elle n’a pas forcément de sens pour qui que ce soit à part moi. Elle ne vaut pas plus ou moins que celle de n’importe qui d’autre. J’espère juste pouvoir contribuer à cette grande idée qu’est la musique et le faire convenablement, avec ce qu’il faut de respect. Parfois, tu te perds en croyant que tu as quelque chose d’important à dire, mais ce n’est pas vrai.
Le rock et la rébellion ont toujours été étroitement associés, comment tu perçois le rôle d’un groupe de rock dans la société actuelle ?
J’ai l’impression que c’est ce que ça a toujours été. La place du rock a toujours été de ne pas se laisser entrainer par le brouhaha ambiant, la popularité. Je ne saurais pas l’expliquer beaucoup mieux, ça a plus à voir avec la culture. C’est pour tout le monde, ça ne doit pas se laisser happer par les conneries qui affectent chaque génération. Pour moi, c’est important de prendre de la distance quand les choses partent trop en vrille, de rappeler aux gens de ne pas prendre la vie trop sérieusement et en même temps, il y a beaucoup plus à considérer que les choses inutiles.
Au fil des ans, vous avez pris une certaine importance dans la scène rock : qu’est-ce que ça te fait quand tu prends le temps d’y réfléchir ?
C’est dur à percevoir, de l’intérieur. On a eu l’occasion de jouer dans pas mal d’endroits, d’avoir nos propres shows. C’est assez dur de réaliser ce que ça veut vraiment dire. Tout ce que je sais c’est que c’est très agréable de pouvoir parcourir le monde, j’adore ça [rires] ! Je suis reconnaissant pour ça. Je vois des groupes qui y arrivent et beaucoup qui n’y arrivent pas, donc je ressens juste de la gratitude à l’idée de pouvoir le faire.
Si c’était à refaire, est-ce que tu changerais quelque chose ?
[rires] Bonne question ! Je sais pas, je pense que j’aimerais réaliser ma chance plus tôt. Au début, tu te dis juste que c’est cool, parce que ça n’arrive pas à tout le monde. Quand les années passent, la pensée commence réellement à t’atteindre et tu te dis ‘putain, le pourcentage de gens à qui ça arrive est juste ridicule !’ et tu réalises à quel point tu devrais être reconnaissant. J’aimerais réaliser ça avec plus de profondeur. Je le savais dès le départ, mais sans réellement en prendre la mesure.