Groupe de Viking/Black Symphonique fondé en 1994, BLACK MESSIAH fête ses 20 ans d’existence avec son sixième album : HEIMWEH.
Ces allemands sont connus pour leurs compositions penchant tantôt du côté épique et brutal, tantôt dans un folk bien médiéval et festif, et leur dernier bébé ne déroge pas à la règle.
La première chose qui m’a frappé (si j’ose dire), c’est le son en lui-même. La production ressort un peu plate, comme si les germains s’étaient autoproduits. Le chant ressort bien, mais la batterie est assez mal équilibrée : la double ne sort pas, la grosse caisse sonne bizarre et les cymbales sont timides.
Les compositions elles-mêmes portent bien la patte du groupe, et on est vite emporté sur la place du marché lors d’une fête médiévale, ou frappé par la mélancolie lorsque le violoncelle se fait entendre. La recette a toujours pris, et une fois n’est pas coutume, les chansons en soi sont tout à fait honorables.
L’introduction de l’album est très épique, et passerait largement en BO d’un 300 ou d’un Hobbit. « In the Name of Ancient Gods » m’a choqué au premier abord : le chant est en anglais, et la faiblesse de la production se fait entendre. Pas de panique, cela reste largement écoutable, mais mes doutes se sont formés avec ce titre : très classique, peu d’originalité, très linéaire. « Jötunheim » est un peu plus violente et la langue de Goethe vient remplacer celle de Shakespeare, mais je ne me sens toujours pas convaincu et j’attends encore qu’on m’en mette plein la face (et les oreilles).
« Wildsau » me plaît déjà plus, avec une grosse alternance entre le Folk pur et le Metal : on passe des guitares électriques à acoustiques et vice versa, l’ambiance y est, je suis dans une taverne à réclamer ma pinte comme un ivrogne.
Le reste de l’album se poursuit. Comme cité plus haut, des moments mélancoliques menés par le violoncelle, de bons riffs puissants bien Black… ça se laisse écouter, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, mais…
C’est « Heimweh », l’avant dernier titre qui me surprend le plus, quand je m’y attendais le moins. Les guitares et le chant black ont étés mis de côté, et l’ambiance sombre qui se dégage de ce titre m’a retourné la tête. Un dernier titre clôture l’album et voilà, c’est fini.
BLACK MESSIAH est un groupe de talent, et l’album a été travaillé c’est sûr. Mais la production plate et le manque d’originalité de ces compositions placent cet album en dessous de ses prédécesseurs.
Le tout s’enchaîne bien, mais on a sans cesse une sensation de déjà-entendu qui laisse un goût amer.
J’ai l’impression que le concept de l’album était bon, les intentions sont là, mais cela n’a pas été assez fignolé, aboutis.
En tout cas, même si celui-là ne m’a pas convaincu, je leur fais confiance pour que le prochain album me fasse réviser mon jugement, et que mes oreilles en redemandent ! [CK]
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