Voilà le retour de BBA ! Après un « From Chaos » bien moins apprécié par les fans que leurs précédentes sorties, et le départ de Shaun l’an passé, qu’allait donc-il se passer pour les franciliens ? Rien de moins que le retour d’Arno ! Oui oui chers amis, nous n’avons là que le retour du parfait pendant de la voix claire de Poun. « Comfortable Hate » est sorti au mois de mars, voyons ce qu’il a dans le ventre. Non, nous n’aurons pas droit à un « Speech of freedom » 2.0, le groupe ayant évolué en 10 ans.
Tout de suite, ce retour d’Arno me conforte dans l’idée initiale que même si Shaun était un excellent frontman, il n’était peut-être pas celui qu’il fallait à BBA (pour autant, les ayant vus deux fois avec lui, ce furent deux excellents concerts). Le jeu dans la dualité des voix fait clairement la force du groupe, c’est sa marque de fabrique. « On fire » et le titre éponyme de l’album sont deux produits de ce fait.
« Comfortable Hate », « On fire », « Land of Bastards », « They Say » sont des morceaux « pur jus » BBA, on y rentre directement, c’est simple, brutal et parfaitement dans le ton de la haine confortable. Du groove de Jacqou à la basse en passant par la frappe d’Hervé (qui au passage démontre tout son talent autant dans Loudblast que dans BBA), je retrouve que j’aime dans BBA : morceaux efficaces directs et surtout groovys à souhait.
La mélancolique « Rise Up » et l’acoustique « Into the Void », où Poun et Arno poussent leurs voix dans des contrées que je ne leur connaissais pas complètent un panel de morceaux plutôt réussis et dont la qualité n’est pas à mettre en doute pour les fans de BBA. L’enchaînement « Into the Void » et « On fire » est une très bonne trouvaille, et me plaît beaucoup.
« Let’s start again » montre aussi une qualité parfois passé inaperçue : la force des lignes de basse. Jacqou pose ici une basse pleine de lourdeur, qui participe à l’ambiance toute en profondeur du titre, tout comme dans « Rescue from this world » que j’aimerais bien voir en live pour cette même partie de basse qui porte toute la chanson.
La production de l’album, confiée à Logan Mader est propre. L’ancien de Machine Head a fourni un excellent travail, les guitares sont rondes et puissantes et BBA sonne fort et juste. La mise en avant de ce qui est le fort du groupe : la dualité des voix, claire pour leur leader Poun, grave pour Arno. La chanson sorti le premier « On fire » peut tout à fait résumer ce qui est la principale qualité de cet album : alternance des voix, complémentarité et un groove juste excellent.
Un très bon album ? Hé bien pas tant que ça, et c’est là où le bât blesse, c’est que même si les titres plus « Hardcore » sortent du lot, d’autres morceaux, à mon avis, sont moins brillants. « Tears of Hate », « The Poison » que je trouve moins inspirés, ou plutôt, qui n’innovent pas. « As a Lion » ou « The point of no return » sont aussi des titres de la même trempe. Pas mauvais dans le fond, ils sont surtout … classiques pour BBA.
Chroniquer un album comme celui-ci est compliqué en fait. J’ai navigué entre l’envie de mettre une bonne note pour le retour d’Arno, pour le groove et la qualité de plusieurs titres, et de lui donner une mauvaise note pour son manque d’innovations et le manque de prises de risques, jouant sans doute trop sur cette qualité qui est la dualité des voix d’Arno et Poun. Mais je coupe les cheveux en quatre, et après tout ce n’est que mon avis. Un bon album de plus pour Black Bomb A, mais qui ne m’a pas pour autant convaincu à 100%.