Beth Gibbons se fait rare ces dernières années. Il était donc hors de question de rater ce rendez-vous en terres zurichoises ! Le Theater 11 est rempli en ce mardi soir. La foule est grisonnante et attentive. Pas de téléphone pour gâcher la vue, personne ne veut rater un moment de cet instant fugace (1h13, c’est un poil court quand même), seul reproche qu’on peut faire à ce concert. Avec sa voix frêle et à fleur de peau, Beth Gibbson est entourée de 7 musiciens. L’Anglaise est au centre de la scène, mais passe inaperçue tant les lumières se croisent en forme de ballet aérien qui la laissent souvent dans l’ombre. Beth est la chanteuse certes, mais elle fait partie d’un tout, d’une entité avec un son reconnaissable entre mille. Pop folk atmosphérique mâtinée de percussions, claviers ou violons, c’est une transe à chaque morceau, un moment suspendu, une épopée hypnotique et cinématographique. Ce son qu’elle a d’abord créé avec Portishead pour ensuite le prendre en solo est toujours présent. Le groupe égrène les morceaux du nouvel album avec pour exception ‘Mysteries’ et ‘Tom the Model’ de son premier album avec Rustin Man. Nous avons même droit à un ‘Roads’ au rappel seul vestige de la période Portishead qui fait particulièrement réagir la foule qui semble totalement sous le charme du début à la fin. On en aurait bien repris encore une tranche !