Depuis qu’ils ont rouvert, c’est la première fois que je retourne à la Cave 12.
On ne savait pas trop à quoi s’attendre. Toute en longueur et plutôt minimaliste. On sent les influences squat et la proximité des écoles d’art. Et là, ce n’est pas un reproche, au contraire, on y retournera c’est sûr.
A peine arrivés, nous nous faufilons vers le devant de la scène pour mieux prendre les photos, la carlingue se met en branle. Ils ne sont que trois, dont Geoff Barrow (même tronche que Billy Gould de FNM), autre tête pensante de Portishead, à la batterie. Et pas grand-chose à voir avec l’éther de Bristol.
L’image que j’ai en tête les trois premières minutes est dérangeante, j’ai l’impression terrible de voir un pauvre hère cramponné aux essieux d’un camion fou ou sous le train d’atterrissage d’un avion au décollage.
Puis le son se laisse dompter peu à peu.
Là un peu de new wave, ici de la shoegaze, hop un rythme ultra jungle à la batterie, du krautrock dans tous les sens et des envolées psychés pour terminer. Pas de la pop jetable.
Le set est court, 1h15 à tout casser. Parfait pour ce style. Ils sont jetlaggés disent-ils et ça se voit mais ne les empêche pas d’être blagueurs, pince-sans-rire à l’anglaise et d’halluciner sur une fan du premier rang en pleine montée orgasmique durant tout le concert. La chanceuse !
On en ressort pantelant et moite. Prêt pour une prochaine tournée de briquets et de stylos. [Frederic Saenger]