Bad Situation : le duo de choc avec le rock dans la peau

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Bad Situation c’est un EP, un album au compteur et une motivation forte née il y a plusieurs années. Bien sûr, il y a la chaine YouTube d’Aziz qui s’est donc fait un nom dans l’univers du rock, mais surtout des chansons qui font mouche autant sur l’album qu’en live. Rencontre avec Lucas et Aziz dans les coulisses du Hellfest :

BAD SITUATION c’est en soi un tout nouveau groupe, pouvez-vous nous faire une présentation ?

Lucas : nous c’est Bad Situation. Nous sommes un duo rock guitare / batterie et ou on chante tous les deux. Nous sommes influencés par la scène rock, la scène de ce dimanche au Hellfest.

Quelles sont vos véritables influences ?

Lucas : Nos influences ce sont les Foo Fighters, Shinedown, Metallica, Papa Roach, tout ce qui est scène rock moderne post 2000.

Est-ce que c’est le fait de parler de rock sur YouTube qui vous a donné envie de faire de la musique ?

Aziz : c’est depuis l’âge de 14 ans que je fais de la musique et seulement 4 ans que je fais des vidéos sur YouTube donc je me considère plus comme un musicien qui partage son avis et ses passions sur internet. Donc non ce n’est pas ça qui m’a donné envie de lancer un projet car nous avions déjà ce projet auparavant. Il s’avère que le projet musical qu’on a maintenant est plus visible que ce que j’ai toujours fait. Donc Youtube ce n’est pas un argument commercial ni un côté que je mets particulièrement en avant. C’est sûr que ça a permis d’être identifié auprès des professionnels ou certaines personnes auxquels je n’aurais peut-être jamais pu parler. Ça serait malhonnête de dire que ça ne m’a pas ouvert des portes, c’est sûr que ça a créé des facilités. Je suis à l’aise dans cette scène là car je progresse dedans.

Lucas : Aujourd’hui l’aventure YouTube d’Aziz ça joue ça a permis des connexions et des contacts. Si sa chaîne avait parlé de bricolage ou de poterie c’est sûr que ça aurait moins marché pour nous rires. Et du coup on n’est pas connu que pour le projet Bad Situation mais l’album a clairement mis cela en avant.

Aziz : Oui il y a eu même plusieurs moments. On a sorti un premier EP pendant le Covid. On a pensé à tous ces groupes en galère ou qui potentiellement allaient devoir arrêter et on a pris le truc a contrario car nous on commençait. Donc on a essayé la visibilité car même si on avait déjà fait des dates de fou comme avec Skid Row le public ne nous connaissait pas vraiment. On était juste connu dans notre petit cercle et on avait déjà quelques contacts. Ça a fait un effet boule de neige, on a fait de nouvelles dates avec Skip The Use, Mass Hysteria etc. on a vraiment une volonté de jouer en live et de fédérer un maximum dans des instants comme celui où on se trouve là maintenant au Hellfest. On avait vraiment une volonté de faire ce projet-là intensément. On a quitté nos boulots, on voulait s’y consacrer a 100%. Sinon ça prend trop de temps et pour les ambitions qu’on a, il fallait faire des choix. Ça a été un sacré virage en bien car on est au Hellfest et on joue avec nos groupes préférés et en moins bien aussi car notre niveau de vie a sacrément baissé mais c’est un détail par rapport à ce qu’on vit.

Vous avez dit que vous vous connaissiez depuis pas mal de temps, mais comment s’est réellement formé le groupe ?

Lucas : avec Aziz on est meilleurs potes, on passe toutes nos journées ensemble. On s’est rencontrés au lycée. On était fans de Metallica, on a parlé de ça, on s’est mis à faire de la musique avec des potes. Au fur et à mesure ça s’est un peu élagué genre on était 5 puis 3 et là il ne reste que nous, le ‘Noyau’ parce que la relation qu’on a tous les deux elle est spéciale.

Aziz : en fait dans les projets qu’on a eu, les deux plus investis ça a toujours été Lucas et moi. Et pendant la COVID on avait un projet prêt à sortir qui était 8 ans d’investissement et qui était prêt à sortir genre 2 mois avant donc dur émotionnellement. La réflexion elle est venue à ce moment là où on s’est dit le noyau ça a toujours été nous deux alors pourquoi ne pas faire sans les gens. Moi j’étais quand même celui qui avait le moins envie, Lucas m’a convaincu, ça a répondu très positivement donc ça nous a donné confiance.

Lucas : pour rebondir je dirai aussi à nouveau que la chaîne YouTube d’Aziz nous a vraiment servi car il avait une petite communauté et ça a fait comme un public test. On a pu savoir si un titre plaisait. Un retour direct de gens inconnus. Ça a plu, on a fait l’EP et on s’est dit on part tout de suite en tournée. Tout ça nous a fait gagner un peu de temps.

Parlez-nous de ce premier album ?

Aziz : la compo s’est passée en quatre mois, pendant qu’on était en train de tourner sur l’EP. Entre temps on a eu pas mal de propositions : tourneurs, labels et autre. Donc en fait à chaque fois on essaye d’établir un ou deux ans de projection. On voit ça un peu comme une entreprise. Donc il y avait un plan, à la base un second EP mais on nous a convaincu de faire un album, qui est plus une valeur sûre dans le monde du metal actuel. L’espérance de vie n’est surtout pas le même que pour un EP. On s’est donc dit OK on va en faire un à notre façon et on avait toujours celui qui n’était jamais sorti dans un coin de la tête. On l’a donc fait, et notre tourneur en plus, nous a dit un truc magique. Il savait qu’il y avait les Foo Fighters à l’affiche de Hellfest de l’année d’après. Il nous la laissé sous-entendre, nous a confirmé qu’il y aurait une journée rock où on serait parfait. Le truc dont on n’avait pas le droit de parler mais qui nous a encore plus motivé à enregistrer l’album. Toutefois sans aucune certitude pour le Hellfest. On nous avait déjà proposé l’année d’avant mais en jouant sur le Hellstage. Notre petit égo de musicien nous a fait penser que si nous faisions le Hellfest ce serait sur une grande scène et avoir notre nom sur l’affiche. On avait dit non à l’époque tout en étant pas bien de dire non. On avait l’EP on avait des choses en route donc c’était un peu fouillis. On a donc pensé OK on fait un album qui devra être prêt pour le prochain Hellfest. On l’a envoyé à tous les programmateurs de festivals, pendant deux mois on n’a eu aucune nouvelle et un jour on a l’appel qui nous dit : les gars vous allez jouer avec Foo Fighters etc… en Mainstage 2. C’est donc toute cette histoire pour dire que c’est aussi important de bosser avec des gars en qui on a confiance, qui sont là, motivés etc. On marche total à la confiance.

Lucas : On a donc beaucoup composé à la maison, on a enregistré nous-même nos batteries, nos voix, a notre rythme. On n’aime pas être pressés par le temps parce que des fois l’inspiration n’est pas là, t’as pas envie. On avait besoin d’être à l’aise, qu’on arrive à gérer notre inspiration, qu’on ne soit pas stressés.

Aziz : du coup ça s’est fait dans 17m2 pendant quatre mois de composition et deux, trois semaines d’enregistrement. Toutes les idées qu’il y a dans l’album ce sont toutes les idées de compos qu’on s’est envoyés, de riffs qui étaient là. Il y avait une boîte à idées, on a tous mis et après on fait l’album, en gros. Les textes etc c’est moi tout seul.

Vous avez déjà fait des premières parties assez prestigieuses comme Mass Hysteria, SkidRow etc. Êtes-vous quand même impressionnés à l’idée de jouer au Hellfest ?

Lucas : quand on l’a appris, vraiment j’étais impressionné. Je savais que quand on allait arriver là ça allait paraitre encore plus grand. Et aujourd’hui on est encore plus fiers qu’impressionnés. Et aussi et surtout concentrés car même si on s’est préparé il y a toujours de la pression surtout quand tu sais que va jouer là le groupe qui vous a donné envie de faire tout ça et qui a lié notre amitié. On est excités !

Aziz : et aussi d’être le seul groupe français sur la Mainstage dimanche, ça ça met la pression ! Mais évidemment de voir tous les groupes français qu’on croise sur les routes toute l’année, à faire du mieux possible, avoir cette récompense au final ça nous donne l’impression de faire partie de cette scène. Mais dimanche, ça va effacer tous nos doutes, nos hésitations sur certains morceaux, on va vivre l’instant présent.

Après ça, une tournée est-elle prévue ?

Lucas : oui il y a même déjà des dates qui sont annoncées et on a deux festivals cet été. Après ça va être plus calme pour nous car on a besoin de se recentrer et de se poser après deux ans de travail vraiment intense. Mais en automne ça repart et on va défendre l’album du mieux possible.

Bon même si vous nous l’avez répété, pour le principe, quel est le groupe que vous rêvez de voir ce week-end ?

Aziz : les Foo Fighters. Mais mon truc, vu qu’on a l’accès scène, j’aimerai vraiment les voir depuis la scène. J’aimerai voir ce que Dave Grohl voit !

Vous êtes certes un nouveau groupe mais avec déjà une belle expérience, avez-vous quelques conseils à donner à des jeunes qui démarrent ?

Lucas : c’est de ne pas se poser de questions.

Aziz : Se faire confiance, y aller, et de faire les choses à sa façon. C’est par là qu’on va trouver de l’authenticité, et de l’humain derrière un groupe, là on essaye souvent de copier les autres. Peut-être faire un truc qui nous ressemble plus quitte à sortir des cases. Tout ce week-end on nous a dit qu’il n’y a pas de duo comme nous. Et ça, ça peut faire flipper mais en même temps ça fait plaisir car on a créé notre créneau.

Un mot de la fin ou un scoop pour nos lecteurs ?

Lucas : Pour le scoop et bien on réfléchit déjà au prochain album. On aimerait aussi s’exporter, l’enregistrer en dehors de la France. On aimerait vraiment montrer que ça dépasse nos frontières.

Aziz : c’est un peu ambitieux, on peut se planter, mais on veut montrer que c’est possible et que quand tu as envie de le faire et bien il faut y aller. Et sinon tournée, jouer, jouer, jouer.

Lucas : et aussi soutenez les médias, et les groupes près de chez vous et venez aux concerts !

On l’a compris Bad Situation est un groupe ambitieux, motivé et dont on entendre parler dans les prochains mois avec un second album !

Marjorie D.

Photos : cfk Photographies

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