Aynsley Lister est un habitué du Grand Genève, région qu’il apprécie et dont le public lui rend bien. Premier passage au Casino de Saint-Julien-en-Genevois en 2015, l’année suivante au festival Guitare-en-Scène, retour au Casino en 2018 avec Johnny Gallagher et le revoici cet automne dans la jolie salle cosy du Casino en formation trio (Jono Martin – basse, Craig Bacon – batterie).
Tout sourire, Aynsley investit la scène avec sa Fender rouge et blanche (l’aurait-il piquée à Eric Clapton ?). Beau gosse, sympathique, jeu de guitare tout en finesse qui nous rappelle tantôt « God » tantôt Mark Knopfler, le guitariste anglais à tout pour plaire. L’antithèse de la rock star qui surjoue. Avec lui, jouer de la gratte a l’air si simple ! Avec bottleneck ou mediator, Aynsley est d’une efficacité redoutable, un son fluide et net. De la même génération qu’un Ben Poole ou Joe Bonamassa, il est un excellent ambassadeur du renouveau du blues rock.
La setlist fait la part belle à son dernier album (« Along For the Ride » – Straight Talkin – 2022) qui recèle des pépites de blues rock mélodique. On a particulièrement apprécié « Hurricane » et son intro à la Dire Straits, « Made Up My Mind » aux irrésistibles accents hendrixiens, « Cast a Light » tout en douceur et chaleur, « Soundman » avec son ryhtme enjoué et irrésistible.
Le public en immersion dans la musique de l’Anglais n’a pas vu le temps passer. Dommage que le set fut un peu court (80 minutes). Un (seul) et magnifique rappel pour remercier les fans, « Purple Rain » de Prince, revisitée de manière intelligente et délicate. Avant de quitter la scène, Aynsley Lister a réitéré son plaisir de jouer dans cette salle et déclaré qu’il espérait bien revenir jouer à Guitare-en-Scène… souhaitons que cela ne reste pas lettre morte !
Seul bémol de la soirée, une poignée d’ingrats scotchés au bar de la salle peu intéressés par le concert dont les palabres et les rires bruyants ont gêné à plusieurs reprises le public et les artistes. Fait récurrent pitoyable et détestable qui malheureusement se répète dans d’autres salles, certaines personnes venant aux concerts plus pour le fait d’y être allé ou choisissant ce moment pour raconter ses vacances ou autres futilités entre potes. Mais ne boudons pas notre plaisir, Aynsley Lister et ses musiciens nous ont régalés par leur musique généreuse.