Les sympathiques Tessinois de DreamShade partagent l’affiche avec Arch Enemy à la Z7 de Pratteln. Que du bon à nouveau en ces lieux ! Je peine à renouveler mes mots pour exprimer à quel point cette salle est chère à mon cœur, de par sa programmation et son atmosphère. Il me reste deux semaines avant mon prochain déplacement, je trouverais bien d’ici-là. Mais pour l’instant, concentrons-nous sur DS et AE, pour les intimes.
Je vous l’avoue, je ne connais pas très bien DreamShade. Je ne les ai même jamais vus sur scène. Mais l’interview (à paraître bientôt) que j’ai pu effectuer en backstage avec Kevin (chant), laisse présager de la bonne humeur et de l’énergie communicative de la part groupe.
Dès leur entrée en scène, c’est pied au plancher. Je suis plongé dans leur bain metalcore très rapidement (bain déjà très chaud pour tout le monde !) Le rythme est très soutenu et le groupe enchaîne ses titres à une vitesse folle. On sent chez les Tessinois un réel plaisir d’être présents sur cette scène. Le chant ‘scream’ de Kevin est vraiment très bon. A contrario, sa voix ‘clean’ est en souffrance. Elle peine à ressortir pour donner de nouvelles couleurs aux différents titres. Les deux guitaristes sont très complémentaires et Fella, en plus de superbes deuxièmes voix, nous offre des solos de très bonne facture. Dreamshade ne se donne pas vraiment de limite dans ses compositions et navigue aisément entre metalcore beaucoup, death metal un peu et punk un tout petit peu. Vous couplez à cela une bonne mise en son et vous obtenez un excellent concert. Une question me taraude l’esprit. Luca, le guitariste rythmique, avec cette chaleur, garde tout le long du set sa chemise manches longues à carreaux rouges. Je me demande donc s’il aura réussi à l’enlever ? Ou si au contraire, elle est désormais imprégnée sur sa peau. Vous pouvez laisser votre avis à la rédaction du Daily Rock.
Chaud – Accept et son Princess of a Dawn en fond sonore – gros verre d’eau – chaud – Megadeth et son Symphony of Destruction en fond sonore – chaud – plus de verre d’eau – mon front perle et mes bras luisent à la lumière – je refuse de toucher qui que ce soit – la raie de mes fesses commence à faire chenaux – gros verre d’eau, encore – Chaud.
La musique se fait plus forte avec les notes d’Ace of Spades, titre qui sera écouté dans son intégralité avant l’entrée en scène des héros du jour : Arch Enemy ! L’épaisse fumée blanche laisse petit à petit apparaître les silhouettes des membres du combo suédois. C’est sans surprise que ‘The World is Yours’ résonne dans les enceintes pour nous saluer. Alissa surgit tout sourire, toujours impeccablement vêtue. Ses manches – me faisant penser à une Batwoman- virevoltent au moindre mouvement de ses bras. ‘ Ravenous’, ‘ War Eternal’. Après trois morceaux, le public est déjà conquis. Michael Amott et Jeff Loomis font partie de ces duos de guitaristes qui marquent de leurs empreintes le monde du métal, mais aussi le monde de la six cordes. Leurs duos solistico-mélodiques, tantôt à l’unisson, tantôt à la tierce me font les comparer à la paire Smith-Murray de qui l’on sait. Le son est pêchu, chaque instrument est audible. Seule la Québécoise aux cheveux bleus est parfois noyée sous toute cette puissance. L’imposant Sharlee d’Angelo (en le croisant en coulisse, plus tôt, je me suis senti comme Tyrion Lannister) n’hésite pas à chauffer un public déjà ébouillanté par l’atmosphère. Daniel Erlandsson est comme d’habitude incroyable. L’originaire de Malmö est un batteur ultra précis, puissant et créatif. Son jeu très physique doit être une rude épreuve en cette suffocante soirée. Issu d’une famille de musiciens (son frère Adrian est le batteur de Paradise Lost et ex Cradle of filth) le groupe entier sait qu’il peut se reposer sur lui.
Chaud – la peau de mes doigts croit qu’elle sort du bain – les mascaras coulent – un homme tombe sur le podium devant moi – malaise – besoin d’eau – je vais lui en chercher – il a pu sortir – j’ai un verre d’eau – arrosage à la lance à incendie du public par le sécurité – merci.
‘The Eagle Flies Alone’, ‘As The Pages Burn’. Le groupe, son public, moi-même, on ne pense plus aux éléments, on prend un pied magistral. Ce concert vaut tous les sacrifices. Quand Alissa demande un ‘moshpit’, les fans téméraires ne se font pas prier. Un bref solo de guitare de Jeff, puis un autre de Michael nous emmènent vers la fin du concert. Mais que serait un show de Arch Enemy sans ‘Nemesis’ ? Titre qui, soudain, surgit. Puis le groupe prend congé de nous au son de ‘Enter The Machine’.
Tout, absolument tout, a fait que cette soirée restera dans les annales de la Z7. Pleine à craquer (avec les portes ouvertes, des gens étaient dehors) deux groupes dont la qualité était à la hauteur de la température, un staff qui a su gérer les moments critiques et des conditions climatiques dantesques. Comme je le disais à ma voisine française de devant, qui s’épongeait souvent le front avec délicatesse, je me réjouis de revenir en terre bâloise.
Nous nous sommes tous battus entre 39 et 45…degrés. Mais que la guerre fût belle.
Très chaud.