Soirée 100% finlandaise à Lausanne où l’on aurait pu croire qu’Apocalyptica et le bien nommé Arctis avaient amené les conditions météorologiques de leur pays dans le tourbus tellement on se caillait dans la capitale vaudoise. Dans la Salle Métropole il en allait être tout autrement pour des prestations de feu des deux groupes.
Jeune poulain de l’écurie Napalm Records, Arctis vient de sortir son premier album, éponyme. Le quintette finlandais, s’il n’a pas réinventé le genre musical, propose un mélange frais et dynamique de hard rock symphonique aux malins accents pop et electro. Une manière agréable et catchy de sonner contemporain et venir sur le devant de la scène. Certains musiciens ont déjà travaillé ensemble sur d’autres projets et c’est bien naturellement que la blonde Alva au chant et les deux guitaristes (Björn et Michael) prennent le lead pour de belles cavalcades mélodiques. Mention plus pour ‘Bimbo’, entraînante cover de Lambretta, le délicat et harmonieux ‘Frozen Swan’ ainsi que le percutant single ‘Tell Me Why’. Enthousiaste et énergique, le groupe a reçu un joli accueil du public et prendra du plaisir à échanger avec les fans au merchandising.
Pièce maîtresse et morceau de choix, Apocalyptica revenait à la Salle Métropole un peu plus d’un an et demi après son dernier passage. Cette fois-ci, honneur aux Four Horsemen à l’occasion de la tournée ‘Plays Metallica Vol 2 Tour 2024’. C’est une remarquable setlist qui nous sera proposée, faisant surtout honneur aux premiers albums de l’illustre groupe de la Bay Area.
Apocalyptica c’est avant tout un trio de violoncellistes virtuoses finlandais tissant une passerelle entre le metal et le classique. Le groupe, formé en 1993, est actuellement composé par ses membres fondateurs, Eicca Toppinen et Paavo Lötjönen, ainsi que Perttu Kivilaakso. Depuis le début de l’année, un nouveau batteur a rejoint le groupe, l’efficace et sympathique Mikko Kaakkuriniemi.
Entrée en fanfare avec ‘Ride the Lightning’ et niveau supérieur avec l’immense ‘Enter Sandman’ dans une interprétation exaltante. ‘Battery’ qui arrive en milieu de concert, illustre à merveille la puissance d’Apocalyptica, beaucoup plus impressionnant en live que sur album. Les fans sont au taquet et s’adonnent au headbanging avec frénésie. A relever l’impeccable light show qui ajoute un grand plus au spectacle. Retour à un calme relatif avec ‘The Call of Ktulu’, magnifique hommage à Cliff Burton – bassiste originel de Metallica tragiquement décédé en 1986 – dont le visage sera projeté sur l’écran géant à l’arrière du groupe. Plus étonnant, ‘St. Anger’, titre éponyme de l’album le plus méconnu et probablement moins aimé de Metallica. Eicca le relèvera à la fin du titre tout en disant le pied qu’il a pris à retravailler ce titre avec ses compagnons de scène.
Les perles métalliques continuent de s’égrener dans la salle lausannoise avec en bouquet final un exaltant ‘Master of Puppets’ qui comble les fans suivi d’un délicat et émouvant ‘Nothing Else Matters’. Le public en redemande à corps et à cris et sera comblé avec un ‘Seek & Destroy’ de derrière les fagots puis un sublime ‘One’, plus d’actualité que jamais, avec des images en noir et blanc d’une ville désolée comme après un bombardement avec les musiciens qui jouent de leurs instruments dans les décombres. Intelligent et prenant.
Texte : JB Betrisey
Photos : Davide Gostoli