Après un succès aussi fracassant, quelles sont vos ambitions actuelles ?
Nous mettons notre énergie dans la tournée, et on se concentre vraiment sur ça. Nous écrivons également individuellement en tournée, il nous est impossible de bosser tous ensemble sur quelque chose pour des raisons pratiques. Une fois notre tournée terminée, en décembre, nous allons rentrer sur Londres et prendre un peu de temps loin du groupe. Je veux faire un album solo depuis un sacré bout de temps, donc je vais m’y atteler. Ce sera bien pour nous de prendre du recul sur le groupe et ainsi être prêts pour le troisième disque !
Avec le recul, quel impact a eu le MercuryAward sur votre carrière ?
A l’époque, gagner ce prix a été absolument renversant. Nous ne nous y attendions pas du tout. Bien sûr, on voulait être nominés, c’était déjà génial pour nous, mais de réaliser que notre premier album avait une telle valeur, c’est vraiment autre chose. C’était le début de notre carrière, et cela nous a permis de toucher d’emblée un public très vaste. Tout ceci est bien évidemment très bénéfique pour nous, cela nous a aidé à continuer à faire de la musique et devenir un vrai groupe à plein temps. Même si j’ai des doutes sur ce prix Mercury et je ne sais pas vraiment comment il est attribué, je pense que c’est un outil de promotion bénéfique surtout pour ceux qui ont déjà une certaine assise dans le milieu. Pour nous, en tant que petits nouveaux, cela a vraiment renversé la machine, et on peut enfin vivre de notre musique. Pour cela, nous en sommes reconnaissants.
Avez-vous déjà des idées pour de nouveaux morceaux ou est-ce que tout cela vient naturellement ?
Joe (guitare) et moi, nous écrivons activement en tournée: c’est nécessaire pour mon équilibre mental. La majorité de ce que je compose n’est pas destiné à Alt-J, mais si quelque chose me vient, je l’envoie à Joe par e-mail. Nous écrivons assez naturellement si les circonstances s’y prêtent. Dans le futur immédiat, je pense que nos plans sont de dormir le moins possible et de ne pas savoir où l’on jouera demain.
Y’a-t-il une sonorité particulière que vous souhaitez explorer sur un nouvel opus ?
On essaie de ne pas se fixer de limites ou d’objectifs. Écrire en imaginant un concept d’album est contre-productif. Nous écrivons, puis mettons nos idées ensemble et réfléchissons à comment organiser ces titres. Nous avons un contrat avec notre maison de disque pour produire un album final, donc il faut que l’on s’y tienne. En matière de son, nous sommes vraiment ouverts, mais on ne veut pas en faire trop et se retrouver submergés. Du coup, on compose avec le minimum néces- saire, et si l’on pense à un son adapté à un certain morceau, on cherche comment le créer. On ne se dit pas: ‘Hé mec faut trop qu’on fasse une chan- son qui sonne comme Pink Floyd’. [RB]
En concert le 27 novembre à Lausanne!