Les deux célèbres yeux illuminent en grand le rideau, puis c’est une pluie de paillettes argentées, puis…Le Maître entre en scène ! Un look d’enfer (il se changera quatre ou cinq fois durant le show), une pêche d’enfer également. Le temps ne semble avoir aucune emprise sur Alice Cooper, 68 ans ! Entouré de super musiciens, la machine est rodée à cent pour cent et le son est impeccable. Déferlement de tubes, ‘Hello Hooray’, ‘No More Mr Nice Guy’, où il marche recroquevillé et tremblottant avec une canne, pour imager une de ces vieilles dames auxquelles il ouvre les portes afin d’être gentil ‘I opened Doors for little old Ladies’. C’est tout simplement génial. L’avant de la batterie est décoré de toutes sortes de bizarreries, poupées, têtes, jouets, horreurs en tous genres, bref, le ton est donné ! Il mettra même une tenue ensanglantée de boucher pour ‘Feed my Frankenstein’, titre devenu incontournable au fil des années. ‘Ballad of Dwight Fry’ (il chante avec sa camisole de force), puis l’infirmière…et finalement, la guillotine, avec le bourreau brandissant à un public conquis la tête d’Alice Cooper tel un trophée ! Le truc tourne depuis plus de vingt ans, mais on en redemande, on ne peut se lasser d’une telle mise en scène ! Définitivement, il est l’inventeur du rock théâtral (morbide), et donc le seul à pouvoir être vraiment crédible dans ses mises en scène. Imitié parfois, mais il ne sera jamais égalé.
En rappel, un hommage à David Bowie (‘Suffragette City’) et à Lemmy (‘Ace of Spades’). Surprenant, sympa, vraiment bien vu. On termine avec ‘Billion Dollar Babies’ (une pluie de dollars en papier tombe depuis de gros ballons volant au-dessus du public), ‘I’m Eighteen’ et ‘Elected’ (avec chapeau haut de forme… ‘Make America sick again, Alice Cooper for President’). Plus de deux heures d’un show fabuleux, qui semble avoir duré une demi-heure à peine. Fabuleux. Merci, Vincent, pour cette magnifique soirée.
