Les Papis du Rock…On The Water !
3 concerts en 10 jours…AC/DC, Scorpions, Alice Cooper et Deep Purple avec dans chaque groupe un de leurs membres qui est âgé de 76 ans : Brian, Klaus, Alice et Ian Paice ont le même âge et remplissent encore les stades et festivals de cet été.
Quelle chance de pouvoir encore les voir après plus de 50 ans de carrière. Ce fut encore le cas hier soir au Montreux Jazz Festival sur la superbe nouvelle scène du Lac avec Alice Cooper et Deep Purpler. Retour sur cette folle soirée au bord du Lake Geneva ! (comme dit dans la chanson ‘Smoke On The Water’ !!!).
Enfin un peu d’été qui envahit la Riviera, ça fait plaisir que le soleil trône au beau fixe sur ce paysage juste magique; les gens ont le sourire aux lèvres et disent merci à la vie ! Il est 20 heures pétantes et le père du Shock Rock, Monsieur Vincent Furnier (non il ne vient pas de Nendaz, ni de Veysonnaz…mais bien de Detroit, MI, aux USA), alias Alice Cooper, débarque sur scène sous un extrait du journal ‘The Swiss Gazette’ titrant : ‘BANNED IN SWITZERLAND’ ! Entouré de 3 guitaristes virtuoses qui balancent directement des solos enflammés à tour de rôle, il tape très fort d’entrée de jeu et fait monter la pression sur la place du Marché. On distingue tout de suite LA guitariste Nita Strauss qui prend cette scène du Lac pied au plancher et nous démontre de suite son talent exceptionnel ! Son ancêtre, le compositeur Johann Strauss peut être fier de sa descendance, même si ce n’est pas si classique que ça, cela reste la grande classe ! Le show est énorme, tout y passe, le maquillage, le chapeau haut de forme, le boa, la guillotine, la camisole de force et j’en passe… pour l’extase du public conquis par ce théâtre macabre, diabolique et fantastique.
Le son, pour dire que c’est à l’extérieur, est très bon, on entend parfaitement toutes les notes de chaque musicien, c’est un plaisir pour les oreilles, et le pied tape allègrement par terre. Alice Cooper, grimé comme à son habitude, fait le show, dicte le rythme et distille tous ses hits de ‘I’m Eighteen’ à ‘Poison’ en passant par ‘School’s Out’, que du tout bon et magnifiquement interprété, juste du bonheur à voir ce jeune homme de 76 ans prendre toujours un réel plaisir à chaque instant en s’amusant de sa douce folie. Je suis sûr que ce concert a surpris plus d’un festivalier et qu’il marquera les esprits encore longtemps !
Après cette magnifique prestation de Monsieur Cooper, je t’avoue que je suis inquiet pour la dixième venue de Deep Purple au Montreux Jazz Festival, tant leur performance fatiguée m’avait laissé sur ma faim il y 2 ans sous les Etoiles à Sion. Au tour des papas du Hard Rock d’entrer en action, l’ambiance est électrique tant ce live on The Water est attendu. Mon inquiétude s’est rapidement dissipée avec le début tonitruant de Ian Paice et son coup de baguette impressionnant doublé du jeu de basse endiablé de Roger Glover, que je veux appeler ici GROOVER tellement cette section rythmique est toujours si efficace et au Top. Il est bien clair que la voix de Ian Gillan est fatiguée et que l’on voit bien qu’il doit aller la chercher très loin…entre 2 toussotements intempestifs, mais on peut bien lui pardonner ça avec ses bientôt 79 ans au compteur. La set liste est d’ailleurs prévue pour le soulager, avec beaucoup…certains diront trop, de passage uniquement musicaux qui mettent en valeur les talents indéniables du pianiste Don Airy et du tout nouveau guitariste irlandais, le jeune !!! (32 ans de moins que la moyenne du groupe !) et brillant Simon Bride, successeur de Steve Morse depuis 2 ans.
Et voilà qu’arrive, le titre que tout le monde attendait : ‘Smoke On The Water’ joué sur ce fameux lac et non loin du casino réduit en cendres la nuit du 4 décembre 1971. Une émotion s’est emparée de la place du Marché et de la scène du Lac drapée d’un nuage de fumée, musiciens et public ont ressenti ces frissons et communié avec la voix tremblante de Ian Gillan qui a retrouvé toute sa verve pour envoyer du bois sur les derniers morceaux de ce concert qui restera gravé dans les cœurs des fans, car il y a eu quelque chose d’indéfinissable et de magique qui s’est passé hier soir à Montreux.
Chapeau ! Bravo et Merci Messieurs les papis du Rock, longue vie à vous et RESPECT !
Texte : David Bétrisey
Photos : Alex Pradervand