Alex Henry Foster, nous présente son LP: Measure of Shape and Sounds. L’album s’inscrit en continuité avec son précédent post-rock Kimiyo. Dans ce dernier, Momoka donnait le ton aux pistes instrumentales, narratives et soutenues. On pouvait percevoir une difficulté à se laisser aller, bien que nécessaire, dans une ambiance où l’insécurité pouvait être parfois prenante. Tandis que dans l’album actuel, Foster se présente complètement seul, mais paradoxalement plus complet par son approche minimaliste. À vrai dire, les pistes sont propices à la détente et plus précisément au retour à soi, qui comme un Shinrin-yoku (bain de forêt), apaise instantanément par son caractère organique.
D’abord, nous sommes guidés par la guitare électrique, au timbre net et à la réverbération évidente, qui accentue la répétition auxquels le synthétiseur se superpose. Les deux mediums, mis côte à côte, donnent une impression de mouvement et de légèreté. Au point que l’instrument de prédilection du rock pourrait évoquer une harpe dans la douceur auxquelles les cordes sont effleurées. La frontière d’une piste à l’autre est brumeuse. Soulignons également le travail de mixage qui donnera une sortie audio gauche/droite intéressante.
Pour l’illustration de l’album, nous apprécions le travail graphique. L’on perçoit un pont qui disparaît dans une lumière diffuse. Celui-ci pourrait suggérer l’idée d’une transition ou d’un changement à venir. Comme une analogie, le Vert symbolise la nature qui, d’ailleurs au Japon, est associée à l’équilibre et à la chance. C’est d’ailleurs ce cette façon que Foster explique sa pensée dans son communiqué de presse en évoquant son vidéoclip Cinematic Insight :
« Le visuel de la chanson se concentre sur la nature hautement symbolique de la fumée en tant que composant essentiel de la spiritualité, outre les concepts religieux, les philosophies culturelles, ou les valeurs culturelles. »
Curieusement, l’écoute de l’album nous a semblé durée plus longtemps qu’en réalité. Nous avons apprécié l’immersion dans ce voyage méditatif, qui avec des transitions en douceur, aura permis d’atteindre un état de conscience altéré d’une durée de 43 minutes et d’en ressentir les bienfaits les heures suivant l’écoute.
4/5