Fondé en 2005, il a fallu attendre 2010 pour que les californiens d’Albatross Overdrive ne sortent leur premier album éponyme, et six ans de plus pour qu’ils nous proposent ce Keep It Running dont je vais vous parler. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils aiment prendre leur temps. Alors, est-ce un gage de qualité ? Vont ils être à la hauteur de leur première galette qui, je dois bien le dire, avait tourné en boucle dans mon lecteur ?
La première chose que l’on remarque, c’est qu’ils ne se contentent pas de foncer têtes baissées en produisant la même chose, mais qu’ils peaufinent au contraire leurs chansons avec beaucoup plus de subtilité. L’ADN est résolument rock avec une tendance stoner et ce disque se bonifie au fil des écoutes, révélant peu à peu les qualités mélodiques que l’on apprécie dans ce style.
Ils savent aussi bien doser leur violence que la laisser exploser, mais aussi cloisonner leur musique pour la sublimer ensuite. L’atmosphère est lourde, les riffs massifs et compacts et ils rendent ainsi l’aventure bien plus ardue pour l’auditeur néophyte qui va ici les découvrir.
Le travail sonore donne à l’ensemble une impression d’unité et met en valeur les morceaux en eux mêmes. Si les chansons pâtissent un peu de cette démarche peu conventionnelle, les ambiances, elles, gagnent en profondeur et en complexité. Une manière sans doute d’attirer plus de lumière et de synthétiser le propos sans renier l’héritage qui les fait avancer.
Ils continuent ainsi leur route de la plus indépendante façon qui soit (ils ont même fondé leur propre label) avec un opus qui leur ressemble, et qui semble taillé pour la scène. Avec un groupe uni et intègre dans sa démarche, la sauce prend et cela donne une production variée, et surtout marquée par la complémentarité de ses membres. Un petit tour par chez nous ne serait pas de refus…
