Le groupe lausannois est cette fois ressorti du studio ses compos pleines de foudres apocalyptiques. En ce jour de vernissage, le groupe revient sur la création de son propre récit sur la fin de toutes choses.
Votre nouveau projet s’appelle ‘Look, Here comes the dark!’ et nous raconte la fin des temps, un sujet un peu apocalyptique pour un groupe qui porte le nom d’un patron de l’épopée chrétienne, juive et musulmane, qu’en pensez-vous ?
D : Dans toutes ces religions, il y a une vision eschatologique, quoi qu’il en soit, et là du coup on en profite pour l’écrire à notre manière.
Quand avez-vous commencé à composer ce projet ?
D : On a commencé à composer il y a quatre ans environ, mais on n’a pas uniquement composé pendant ces quatre années. Les sessions de studio ont commencé il y a deux ans, ensuite, il a fallu encore une année après la masterisation de l’album pour trouver un label pour produire ce projet.
M : On a en premier lieu pas mal jamé, on essayait de se séparer de ce qu’on avait fait pour l’album précédent.
J : On avait l’impression de tourner en rond, alors qu’on se voyait chaque semaine. Et un jour, on s’est dit qu’on allait écouter ce que l’on avait déjà fait. Et on s’est rendu compte qu’en fait, on avait déjà 53 maquettes.
Vous écrivez ici votre propre prophétie sur notre fin à tous. Qu’est-ce qui vous intéresse dans cette thématique ?
D : Tout ça part de l’idée d’effondrement de la société. C’est une problématique très actuelle. Il y a une probabilité assez forte que ça devienne réel, que ça se concrétise. C’est ce qu’on a voulu aborder pour la partie concernant le monde actuel. La suite de l’album est une sorte de prolongement du premier sujet et c’est du coup beaucoup plus fictionnel. On a voulu explorer plusieurs univers par rapport à ça, sans vouloir être dans un concept complètement prophétique.
M : Cette idée, cette direction, a du coup aussi été un guide pour la composition. On s’est dit qu’on pouvait partir dans des compos un peu plus farfelues, plus inhabituelles. Le fait d’avoir fait un disque d’une durée plus longue nous a donné la liberté de créer différemment également.
Il y a une évolution musicale par rapport à vos précédents projets, de nouvelles directions prises, qu’est-ce que ce projet a apporté à votre manière de composer ?
M : On se mettait des contraintes, on cherchait d’autres influences. On a essayé des réglages différents. On a vraiment eu envie d’expérimenter beaucoup de choses nouvelles pour ce disque.
Votre album est très cinématographique, il raconte un récit et en même temps, l’illustre avec précision, pourtant vos sources d’inspirations sont plutôt littéraires, non ?
D : Plutôt littéraires, mais effectivement, notre histoire ne suit pas un personnage en particulier, un narrateur, elle cherche plutôt à représenter un tableau dans chaque morceau, un sentiment, une émotion.
Nous allons le découvrir tout à l’heure, mais comment joue-t-on en live un album de ce type ? Allez-vous le jouer dans son intégralité ?
[Rires]
D : On s’est dit que si on ne voulait pas signer la fin de toute forme de vie dans la salle, il valait peut-être mieux éviter de faire tout le disque d’un coup. Aujourd’hui, pour le vernissage, on fait une sorte d’avancée rapide en gardant la chronologie des morceaux, on en a retirés certains. On va aussi le jouer en intégralité au Pelagic Festival, le festival de notre label, mais pour le garder digeste, on le joue quand même sur deux soirs.
Que peut-on créer après avoir décortiqué chaque étape de la fin de tout ?
D : Il y a encore plein de multivers à explorer, on n’est pas encore complètement parti dans le contexte spatial.
R : Moi j’aimerais bien faire des choses qui mêlent d’autres arts, comme par exemple de la danse.
V : Une comédie musicale quoi ?
R : Ouais voilà, une petite perfo de danse, ça m’éclaterait bien [rires].
J : Il faudra probablement qu’on change de crémerie pour le prochain album.
FICHE CD:
Album: ‘Look, Here Comes the Dark’
Label: Pelagic Records
Note : 4.5/5