Aborted-The-Necrotic-Manifesto

 

Après un démentiel « Global Flatline », l’un de mes groupes préférés revient cette année pour nous offrir un nouvel album : « The Necrotic Manifesto ». Autant le dire de suite, j’étais à la fois impatient, et curieux de connaître ce qu’allait être la suite  de l’immonde « Strychnine.213 » et donc de l’excellent « Global Flatline ». Pour être tombé si bas, il fallait bien remonter dans les sommets.

Ecrit autour du concept des « contes gores » du  « Necronomicon » (le livre des morts, coucou « Evil Dead »), Seven a d’ailleurs déclaré à ce propos « the album is our own take on the sordid tales of the Necronomicon, the « book of the dead », of a corpse drowned in a tepid sauce made of gore and fun, covered with a good old 80’s slasher vibe. » La production, est signée par Jacob Hansen, déjà malfaiteur sur “Goremageddon”. C’est Par Olofsson qui s’est occupé de l’artwork dans la lignée de ses prédécesseurs, quoiqu’un peu moins réussi ici, mais c’est mon avis. Le line-up est le même que pour « Global Flatline » à savoir Sven De Caluwe au chant, Mendel Bij De Leij et Danny Tunker aux guitares, JB van der Wal à la basse  et Ken Bedene à la batterie. Maintenant que les présentations sont faites, place à la musique !

Aborted est sans doute le groupe de brutal death qui me fait le plus bander. Ah oui, je ne vais pas faire dans la finesse pour cette chronique. Le son du groupe est facilement reconnaissable. Et même dès l’intro « Six Feet of Foreplay », on sent qu’on est là pour  prendre des parpaings dans la face.

Exit le gore ! Place à la brutalité pure et dure. Dès « The Extirpation Agenda », on est en terrain connu et reconnu, mais quel terrain ! Comme je l’ai dit, on reconnait tout à fait la patte « Aborted ». Le titre éponyme, plus court, me laisse apparaître les prémices d’une prise de risques pour le groupe, celle de sonner « un peu différemment » de ce qu’on a pu entendre. Attention, on est loin de « l’album dont on ne doit pas prononcer le nom », mais je pense que Sven et sa bande de joyeux compères n’ont pas voulu s’arrêter à faire un énième disque de brutal death.  J’ai trouvé un petit côté, presque « Hardcore », ce qui n’est pas dérangeant dans la mesure où il s’insère tout à fait dans le plan musical du groupe.

Techniquement, c’est propre et net, les solis joués … (allez directement à 1’33 du titre « The Davidian Deceit »). Peut-être trop propre, une certaine « ambiance » sacrifiée au profit de la clarté et de la brutalité. Le boulot effectué par Ken Bedene est tout simplement dément. Si mes souvenirs sont exacts, les pistes de batteries ont été enregistrées en un temps record, ce qui montre le niveau du bestiau.

« Coffin Upon Coffin » et son intro me font furieusement penser à « Captive Bolt Pistol » du dernier Carcass, d’ailleurs, pan ! Un autre solo à 1’30. Décidément, deux solis dans un album de brutal death, ça n’est pas normal …

« Die Verzsjko… »  « Die Verzweijf … » Raah bon « Die Verzweiflung » m’a surpris. Dans la ligne directe d’un « Expurgation Euphoria », on a à faire à un titre lourd, pesant, à l’ambiance si « Abortedienne ».  Le Mid-tempo est clairement mis en avant, le titre se termine … et je me suis dit à ce moment-là « Je crois que de par mes impressions vis-à-vis de ce groupe de musiciens, le prochain morceau de cet album de musique sera joué rapidement et sans aucune envie d’être gentils et souriants » (je vous livre la version littéraire). Et « Excremental Veracity », bah c’est du Gruik, et ça envoie. Ces même gruiks sont l’œuvre du sieur Phlegeton  de « Wormed », l’un des deux invités avec Vincent Benett du groupe « The Acacia Strain » sur « Your Entitlement Means Nothing ».

Saluer le boulot technique, là où d’autres ne servent qu’une bouillasse brutale, Aborted frappe fort et envoie son brutal death de façon tout à fait douce et … non, c’est comme le sexe pendant les règles, c’est malsain, crade, mais on prend son pied d’une manière ou d’une autre. Faire écouter un tel CD à un néophyte revient à lui faire profiter d’une sodo**** à sec. Et tant mieux, parce qu’Aborted est pas là pour faire de la soupe.

2’11 sur « Chronicles of Detruncation », encore un solo. Bon sang, j’en ai marre de ces relents de Dragonforce dans une musique où la seule finesse devrait consister à compter le nombre de veines pétées … Non en fait, j’ai trouvé à chaque fois ces solis bien placés, bien amenés dans une musique qui doit être sans concessions, mais qui se trouve toujours enrichie par ces petits ajouts, ces petites prises de risques bien mieux assumées qu’ailleurs.

Là où « Global Flatline « relevait le niveau après un album des plus navrants, et un EP monstre, « The Necrotic Manifesto » signe un quasi sans fautes.  Il pourra sans doute surprendre certains des plus fervents amateurs de Death Metal, personnellement, j’aime cette prise de risque assumée et réussie. Et parce qu’il faut dire quelque chose de mal, je ne suis pas fan de la pochette, où j’aurais préféré une version plus « ivôl » de ce cher docteur. Mais je chipote là, alors bravo à Sven De Caluwe, à Mendel Bij De Leij, à Danny Tunker, à JB van der Wal  et à Ken Bedene. « The Necrotic Manifesto » sort le 28 Avril.

http://www.centurymedia.com/

http://www.goremageddon.be/

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