un peu plus d’un an après la sortie de ‘L’épreuve du contraire’, comment vois-tu cet album au milieu de toute votre discographie ?
A chaque fois qu’on fait un disque, on essaie de mettre ce qu’on a dans les tripes sur bande, enfin sur disque dur. On n’essaie pas avant ça de penser à comment le public réagira en écoutant tel ou tel morceau, on essaie de suivre plutôt notre instinct. De plus c’est le deuxième album avec vincent notre bat- teur et je pense que sur cet album, il s’est vraiment investi, plus que sur le précédent. Avec l’expérience de scène qu’on a eue après ‘Monstres Ordinaires’, il a pris ses marques dans Lofo et là il s’est plus mis dedans. C’est un album 100 % fait par une formation encore assez fraîche, quand tu regardes toute l’histoire du groupe, ça ne fait que cinq ou six ans qu’il est là.
Vous nous proposez ‘L’épreuve du concert’, peux-tu nous dire quelques mots sur le contenu de cet album live ?
Ben c’est une idée venue d’un seul coup avec notre label A(t)home. On a enregistré à La Cave à Musique à Maçon et le lendemain à La vapeure à Dijon, une des meilleures dates de cette tournée d’ailleurs. On a pris les meilleurs morceaux lives des deux soirées et on a mis le tout sur CD. Après on n’a pas fait un best of. C’est la setlist de la tournée, même si entre le début de la tournée et la fin il y a des morceaux qui arrivent et d’autres qui partent.
Ça te fait quoi d’entendre des groupes dire que Lofo est un des groupes qui les a le plus influencés ?
Ça fait plaisir. Moi quand j’ai eu mes premiers disques de rock, ça m’a poussé à avoir une vie teintée de liberté. si toi tu arrives à donner ce goût là c’est très bien. quand tu montes un groupe c’est pour partir sur les routes, c’est que tu as envie de partager des choses avec les gens de manière relativement désintéressée en général. Après, il y a deux catégories de gens qui montent sur scène. Il y a ceux qui ont envie de briller, de se faire pomper par des groupies. Et il y a ceux qui ont envie de partager juste de bons moments sur scène avec leur public. Et il y a aussi cette possibilité de rencontrer des gens chaque jour, ce qui enrichit nos vies.
en 2019 vous fêterez vos trente ans de carrière. ‘Dur comme Fer, pièce maîtresse dans l’œuvre de Lofofora en aura 20, aura-t-on le droit à une tournée anniversaire avec l’album joué en entier ?
On ne fera jamais ça. Au même titre que je ne veux pas connaître mon avenir, je ne veux pas revivre mon passé. Même si je ne regrette pas grand-chose de ce que j’ai vécu. Le passé c’est le passé, vivons l’instant présent.
Entre Lofo, le Bal, les Mudweiser vous allez réussir à trouver du temps pour commencer à écrire de nouveaux morceaux ?
On en parle, on essaie de faire quelque chose de différent pour le prochain disque, mais actuellement il n’y a rien sur les cahiers ni sur les ordis.
Le titre ‘irie style’, pourquoi ne pas nous le rejouer ?
Je ne la chanterai plus celle-là. Je ne pense plus ça. Je suis devenu beaucoup plus intolérant au niveau de la religion. J’ai écrit ‘Dieu aime le sang’ qui remet un peu à l’heure le même thème. A l’époque je me disais que si ça faisait du bien aux gens de croire à un père Noël dans les nuages, pourquoi pas. Non, aujourd’hui c’est tous des cons, ce n’est pas respectueux. Le jour de la tuerie de Charlie j’ai posté un truc sur le Facebook de Lofo, d’ailleurs je poste rarement des trucs et à chaque fois ça fait polémique. Une vieille couverture de 1979 de Charlie Hebdo où c’est Reiser qui avait fait un dessin assez thrash, d’un mec avec une tête et des yeux exorbités, une machette, un couteau ou fusil avec marqué: ‘Les tueurs fous ça met un peu de couleurs dans la grisaille de l’hiver’ et j’ai noté «Dieu est un con qu’il crève ». Et les gens me sont tombés dessus en disant: «Non ce n’est pas Dieu qu’est con c’est les gens qui sont méchants» j’ai envie de dire «va sucer des bites en enfer ».