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Joseph Carlucci – Celui qui immortalisa Metallica

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Metallica Volkhaus Zurich 03 février 1984 Photo:Joseph Carlucci
Metallica
Volkhaus Zurich 03 février 1984
Photo:Joseph Carlucci

 

Le photographe suisse Joseph Carlucci est un vieux routier en matière de photopit. Depuis bientôt quarante ans, il égrène les scènes des plus grands festivals aux plus petites scènes. Sans aucune prétention, Carlucci embarque un appareil photo en 1974. En 2016, c’est Metallica eux-même qui lui demandent des clichés pour leur coffret deluxe. Retour sur une aventure incroyable.


D’où t’est venue cette passion pour la photo et comment as-tu commencé ?
Tout a commencé le 20 août d’un lointain 1974, plus précisément à Berne avec un mini festival, avec Tempest, Island, Soft Machine, Kartago, et Uriah Heep en tête d’affiche. Cela m’a tellement marqué que je me réjouissais déjà du deuxième, venu quelques mois après avec Deep Purple, et un certain Sensational Alex Harvey Band… Mythique ! Je pense que je suis tombé dans la marmite ce jour-là ! Pour ce concert, j’avais proposé à un ami de venir avec moi. Malheureusement, il m’a posé un lapin. Je me suis retrouvé seul avec mon Kodak Instamatic dans la poche, dans l’idée de montrer à cet ami ce qu’il avait manqué! Ça a continué comme ça pendant quelques années, jusqu’à un fameux 9 février 1977 avec un concert inoubliable, Black Sabbath et un special guest encore inconnu, AC/DC à la salle des Fêtes de Thônex … Depuis, j’ai toujours un appareil avec moi !

Depuis des années que tu fais ce métier, qu’est-ce qui a changé, mis à part le matériel ?
Beaucoup de choses ont changé, le matériel a beaucoup évolué et évolue tous les jours. Il y a peu je travaillais avec un Yashica. Après je suis passé au Nikon et ai continué avec le Nikon F1 et le Nikon F2, etc., jusqu’au numérique. J’ai toujours Nikon D1 et là on est au D5, le temps passe trop vite. Quant aux difficultés sur le terrain, tout est devenu plus strict. Un exemple : lors d’un concert de Iron Maiden à Lausanne, je suis arrivé avec ma voiture à Beaulieu à l’entrée de la salle en début d’après-midi, en même temps que le tour bus de Wasp… Là, Blackie et son guitariste Chris Holmes descendent du car et se dirigent vers la halle 7 qui était encore fermée. Je leur dis qu’il faut faire le tour et aller à l’entrée des artistes. Il me demande si je peux les accompagner… Ce fut un plaisir de les faire monter dans ma Ford Capri Bleu, Blackie Lawless et le grand Chris Holmes !

Quel est ton meilleur souvenir en tant que photographe musical ?
C’était à New York en 1987 : une de ces journées qu’on n’oublie pas facilement…En début de matinée, premier rendez-vous chez un des musiciens d’OverKill, après avoir fait le tour de la ville en taxi pour récupérer les autres musiciens et se rendre sur un musée porte-avion pour un shooting. Un peu plus tard, rendez-vous chez Atlantic Records, cette fois avec Lou Gramm de Foreigner. Puis départ au fameux club l’Amour pour un troisième shooting avec White Lion. Et le soir, direction l’Amour East dans le Queens pour un concert inoubliable avec Fates Warning et Queensryche. Comme j’ai été reçu en tant que photographe pour Hard Rock Magazine, je me suis retrouvé à une table réservée en VIP avec plusieurs mecs du coin dont Eddie Ojeda de Twisted Sister, les musiciens de Warlock, Jeff Pielsen (Dokken), Allan Fryer (Heaven), tout ça en un seul jour.

Metallica
Breaking Sound Festival – Le Bourget Paris 29 août 1984
Photo:Joseph Carlucci

Et ton pire ?
Il y en a quelques-uns, mais c’est mieux de ne pas se souvenir ! Je me souviens d’un voyage à Lisbonne pour le Rock in Rio. J’arrive à l’aéroport et tombe sur Kirk Hammett et Robert Trujillo ! Je salue Kirk, qui me demande ce que je fais à Lisbonne. Je lui dis que j’étais là pour le Rock in Rio et spécialement pour Metallica. Il me dit : ‘Nous on part, demande-moi au festival et tu viens nous dire bonjour.’ C’est ce que j’ai fait sans réfléchir, j’ai demandé au colosse qui était devant l’entrée des backstages s’il pouvait appeler Kirk Hammett de Metallica… La réponse, je l’ai toujours en tête : ‘Il y a 100’000 personnes qui m’ont déjà demandé, attends ton tour !’ Depuis, je n’ai plus jamais demandé à rencontrer un artiste.

Tu as été choisi par Metallica pour tes photos inédites de la période ‘Kill’em All’ et ‘Ride the Lightning’ dans les impressionnantes rééditions en coffret. Comment cela s’est passé ?
J’ai reçu un appel de Ursula Roth de Disctrade, la maison de disques qui a distribué Metallica en cette période. Elle m’a informé que Q Prime Management allait me contacter pour me demander si j’avais des photos de la tournée ‘Ride The Lightning’ à Zurich. J’ai sélectionné entre 10 et 12 photos de chaque concert des trois villes et scanné ce que je pensais être les plus intéressantes, sans oublier que les négatifs ont ‘déjà’ 32 ans. J’ai donc envoyé un choix d’environ quarante photos, dans l’espoir que quelques-unes des photos allaient leur plaire. Le même jour, un mail me félicitait de la qualité des photos, et qu’elles étaient entre les mains de Lars Ulrich pour un choix concernant la réédition version Deluxe Box de ‘Ride the Lightning’. Après quelques échanges de mails avec Q Prime, ce n’est que mi-avril et via le site officiel de Metallica et la présentation du Box par Lars Ulrich que j’ai découvert quelques-unes de mes photos.
La surprise totale, pour moi, fut le jour de la réception du coffret. En ouvrant le book j’ai vu que la totalité de mes photos avait été publiées.

Des projets spécifiques à venir ?
Peut-être une nouvelle collaboration pour un nouveau projet avec Metallica, mais je ne peux rien dire pour le moment. Sinon, rien de spécial, si ce n’est toute une série de festivals, si on accepte mes demandes d’accréditations…  J’aimerais profiter de l’opportunité que m’offre Daily Rock pour remercier tous les organisateurs de concerts et festivals à travers tout le pays ainsi que divers quotidiens romands pour leur soutien, ce qui me permet de continuer ma passion musicale et photographique. MERCI. Et comme le disait un grand monsieur, Ronnie James Dio : ‘Long Live Rock’n’Roll’ !

Nicolas Keshvary et David Margraf

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