Au fil des albums, Zeal & Ardor a consolidé son univers aussi imaginatif que réaliste. Pour les néophytes, il s’agit d’une musique inspirée par ce qu’aurait donné la culture afro-américaine si les esclaves s’étaient tournés vers le diable et le black metal, au lieu de Jésus et du blues. Un joyau. Avec le premier single Golden Liar, on retrouve la plupart des composantes de Zeal & Ardor, sauf le metal, étrangement. Un peu comme une introduction qui n’aboutit sur rien. Qu’en est-il du reste ? Eh bien il en est que les influences les plus prégnantes ne sont plus le gospel et le blues, étonnamment, et que les directions prises partent un peu tous azimuts. Rassurez-vous, le metal, voire black metal, est toujours aussi présent.
Outre le Zeal & Ardor que l’on pourrait qualifier de classique (Feed the Machine ou I Caught You), les nouveautés tiennent surtout dans une exploration du jeu un poil psychédélique à la guitare sur la moitié des morceaux, du chant en Allemand qui apporte indéniablement une sacrée pêche ultra-rythmée à Götterdämmerung (ma préférée, sans doute à cause de ça justement), des ambiances quasi-féériques d’Emersion, et pour finir, d’une sorte de joyeux jazz (oui, allez vérifier) sur J-M-B. Si jamais pour les personnes sensibles : les plus mélodieux et accessibles (pour le style, on s’entend), entrecoupés de passage metal typiquement Zeal & Ardor et de sonorités rappelant l’Amérique qu’on préférerait oublier, seraient Church Burns ou le mélancolique Hold Your Head Low. Pas de doute, les esclaves se sont libérés de leur condition et n’ont qu’une seule envie, se lâcher ! Mais il faut s’accrocher !
Note : 5/5